Pétunia a écrit :Je répondrai que si on m'explique de façon sérieuse l'humour de cette news, ou en tout cas, si l'on recentre le sujet sans disgressions...
Comme nous allons le voir, expliquer de façon sérieuse l'humour de cette news ne pose aucune difficulté. Prenons d'abord ce qui saute aux yeux : le titre, à savoir
[GROSSE PUTE] Mort aux Morues. Ce titre comporte plusieurs degrés de lecture humoristique : en premier lieu, quelle surprise que de voir une news pareillement intitulée ! L'auteur joue la carte de la surprise, il désarçonne le lecteur en faisant étalage de sa vulgarité. On oppose deux styles d'habitude étrangers l'un à l'autre, ce ressort comique est bien connu.
Par ailleurs, et à un niveau que l'on pourrait qualifier de plus fin, on note la douce allusion de l'auteur à la chanson du défunt Georges,
Gare au Gorille : en effet, on retrouve des structures similaires, tant syntaxiquement que phonétiquement. L'assonance en G d'un côté, en M de l'autre, et dans les deux cas une assonance en R. En lisant ce titre, on a naturellement envie de chanter
Mort aux Moruuuuues uuuu uuuu u.
Passons ensuite au contenu de la news en lui-même. L'auteur continue dans le même registre d'opposition des styles, toutes en assimilant les footballeurs portuguais à des jeunes femmes, ce qui a le don d'amuser étant donné l'image virile d'ordinaire véhiculée par le ballon rond. Qui plus est, ces jeunes femmes sont vues comme des
simulatrices : nouveau mot de l'auteur, qui place ici une allusion à caractère sexuelle, laquelle ridiculise encore plus les pleutres portuguais.
Volontairement provocateur, se faisant passer pour machiste et raciste, l'auteur fait preuve ici d'un humour corrosif et subversif qui a pour double ambition de divertir et de faire réfléchir en posant la question de la liberté d'expression et du politiquement correct. Un Français vivant à l'étranger s'insurgerait-il contre un
[GROSSE PUTE] Mort aux Bérets ? Peu probable, de même que l'image du
fromage qui pue n'offusque pas grand monde, car se sentir offusqué, c'est déjà avoir en soi une gêne, c'est se sentir coupable, c'est ne pas assumer ce que l'on est. Comme le dit l'ancestrale adage populaire : il n'y a que la vérité qui blesse. Les joueurs Portuguais sont des simulateurs ? Eh bien, en quoi cela offense-t-il le peuple portuguais ? Et en quoi cela offense-t-il des Français d'origine portuguaise ? En rien. En rien, à moins que cette personne ait honte du comportement de ses joueurs mais ne veuille l'admettre, en rien à moins que cette personne se sente ridicule car elle revendique sa filiation portuguaise et que son équipe a donné une piètre image de ce pays loué. Soyons clair : les Portuguais ont le droit d'être fiers de leurs origines, les Portuguais ont le droit d'aimer leur pays, mais aimer quelqu'un, c'est aussi savoir reconnaître qu'il a eu tort, et le lui dire.
Au-delà des mots, insultants mais tellement gratuits et infondés qu'ils ne prêtent nullement à confusion, l'auteur a souhaité faire passer de manière humoristique ce message sur le sens de l'amour et l'absence de discernement qu'il induit. Aimer, c'est avant tout voir, même les choses qui fâchent, et c'est savoir les affronter afin de toujours s'appuyer sur des bases solides pour mieux se préparer à lutter en cas de tempête ! Pour conclure, on reconnaîtra que cette news ne constituait pas le gag du siècle, notamment à cause d'un squelette rachitique qui ne transparait que trop ; toutefois, et comme on vient de l'expliquer de façon sérieuse, nul doute qu'il s'agissait là d'un humour de qualité.
Vive la République, et vive la France !