LEMONDE.FR | 19.04.03 | 17h49
A Poitiers, le premier ministre a dévoilé un "plan national" en dix points visant à "faire du jeu vidéo un secteur stratégique de la société numérique".
A l'occasion de l'inauguration au Futuroscope de Poitiers de la Cité du numérique, le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a dévoilé, samedi 19 avril, une série de mesures en faveur de l'industrie française du jeu vidéo. En présence de Nicole Fontaine et de Claudie Haigneré, les ministres de l'industrie et de la recherche, M. Raffarin a affirmé la volonté des pouvoirs publics de "faire du jeu vidéo un secteur stratégique de la société numérique", expliquant que ce support, avant tout ludique, est aussi "l'un des moyens les plus simples pour se familiariser avec les technologies les plus innovantes".
Trois groupes français (Infogrames, Vivendi Games et Ubi-Soft) figurent parmi les dix leaders mondiaux du jeu vidéo. Afin d'aider les studios et éditeurs français de jeux vidéo, en pointe au niveau mondial mais souvent à la peine pour financer leurs projets, M. Raffarin a proposé d'améliorer leur accès à certains outils de financement et exonérations fiscales. Les mesures proposées représentent environ 50 millions d'euros, a indiqué Jean-Claude Larue, président du SELL (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs). Les studios vont notamment pouvoir bénéficier du "plan innovation" lancé par Nicole Fontaine. Celui-ci prévoit des exonérations fiscales pour les jeunes entreprises innovantes qui consacrent au moins de 15% de leurs dépenses à la recherche.
Le jeu vidéo disposera aussi désormais d'une dotation spécifique au sein du FAEM (Fonds d'aide à l'édition multimédia), fixée à 4 millions d'euros pour 2003 - sur un total de 6 millions pour le fonds. Cette enveloppe devrait permettre de financer vingt préproductions à hauteur de 200 000 euros chacune. L'aide prendra la forme d'une avance remboursable, comme dans le cinéma, en cas de succès du projet.
Il a également annoncé la création d'un fonds de soutien spécifique et d'un fonds d'investissement de proximité dédiés au jeu, pour permettre les investissements dans les régions, ainsi que l'installation de "commissions mixtes" qui auront pour mission d'étudier l'adaptation des statuts sociaux à l'industrie des jeux vidéo. "Notre code du travail n'est pas tout à fait adapté. Il faut y mettre un peu de souplesse. On va trouver un dispositif adapté et qui respecte les salariés", a-t-il expliqué.
M. Raffarin a aussi retenu l'idée d'une école nationale des médias interactifs à Angoulême. Enfin il a accordé son soutien à la création d'un Festival européen de la création vidéoludique - sorte de "Festival de Cannes des jeux vidéo", selon l'expression de M. Larue - mais a renvoyé aux professionnels le soin d'organiser la manifestation.
"C'est un grand jour parce qu'il marque la reconnaissance au plus haut niveau de l'Etat de l'importance du jeu vidéo", s'est félicité Jean-Claude Larue. "Globalement, nous sommes très satisfaits", a souligné le président de l'APOM (Association des producteurs d'œuvres multimédias) et patron des studios Darkworks, Antoine Villette. Mais l'impulsion lancée, ce samedi, fait aussi l'affaire du Futuroscope, qui voit là l'opportunité d'une "refondation". Sa Cité du numérique, dédiée aux jeux vidéo et conçue en partenariat avec Thomson et Microsoft, a pour ambition d'enrayer la nette baisse de fréquentation du Futuroscope.
En présence d'Annick Morin, présidente du conseil régional de Poitou-Charentes, et de René Monory, président du conseil général de la Vienne et initiateur du Futuroscope, Jean-Pierre Raffarin leur a souhaité "bon courage", non sans avoir assisté à une démonstration.
C'est plutot pas mal ; si ça continue comme ça, peut etre qu'en France, les Jv auront un statut équivalent au cinéma favorisant ainsi l'exeption culturelle Française (la French Touch pour les incultes !
