P@B a écrit :
Pour moi y a pas vraiment de critères objectifs pour définir la qualité d'une musique...

Pourtant si, Fleur a déjà montré ça.
qui dit que dans 200 ans Lorie ne sera pas considérée comme la plus grande chanteuse du XXème siècle ?

Malheureusement, ce n'est pas du tout comparable quoi... C'est pas comme si Bach était considéré à l'époque comme niaiseux, médiocre, etc. Spriggan l'a dit, on jugeait sa musique trop "mathématique", mais on ne pouvait certainement pas affirmer qu'elle était dénuée de toute qualité. Bach est reconnu comme extrêmement doué, il a l'oreille absolue etc. Cf Wikipédia :
"Il est admis, avec son ami, dans la manécanterie de la Michaelisschule qui accueille les jeunes garçons pauvres ayant une belle voix."
"En 1703, il devint organiste à Arnstadt. Il se fit rapidement une réputation de virtuose et d'improvisateur de musique."
C'est plutôt ses audaces de l'époque qui sont mal accueillies, comme celles de Beethoven le furent sans qu'on puisse insulter son génie.
le classique étant passé de mode...)(
Et ça c'est totalement faux
Pour le plaisir, l'héritage laissé par Bach :
"Avec Jean-Sébastien, la musique baroque atteint à la fois son apogée et son aboutissement. Dès sa disparition, le musicien génial est quasiment oublié parce que passé de mode, comme le contrepoint qu'il a porté à une perfection inégalée.
Les fils qu'il a formés Wilhelm Friedemann, Carl Philipp Emanuel, Johann Christoph Friedrich, Johann Christian vont suivre des chemins différents que Bach avait déjà devinés en disant « Carl Philipp Emmanuel est comme le bleu de Prusse, il sera connu mais s'évaporera vite. Seul Wilhelm Friedeman réussira à percer durablement même s'il mettra du temps avant de réussir ». Se basant sur l'excellente éducation musicale inculquée par leur père, les quatre fils se lanceront vite sur la voie du courant pré-classique qui prend alors le pas sur le Baroque.
Wolfgang Amadeus Mozart lui-même ne faisait pas exception, jusqu'au jour où le baron Van Swieten, un passionné de musique baroque qui possédait une bibliothèque musicale très riche, lui fit découvrir avec enthousiasme une partie de l'œuvre de Bach et les Oratorios de Handel.
Ce fut un cas assez exceptionnel de rencontre entre deux génies, l'un ayant nombre de secrets à apprendre de l'autre. Pour Mozart, qui était alors le plus grand compositeur vivant, et qui se trouva brutalement confronté, non à un confrère réputé, mais à un maître écrasant, le choc fut rude. Il réussit à assimiler cet immense héritage, son écriture en fut changée, et les connaissances acquises se retrouvent dans son œuvre. On pense notamment au Requiem, à la symphonie « Jupiter », dont le quatrième mouvement est une combinaison de forme sonate et de fugue à cinq voix écrite en contrepoint renversable, à certains passages de La Flûte enchantée, etc.
Ludwig van Beethoven connaissait très bien l'œuvre pour clavecin de Bach et, jeune, il en jouait une grande partie par cœur. Il a pris exemple sur les Variations Goldberg pour composer ses Variations pour piano. Vers la fin de sa vie, Beethoven étudia aussi la grande Messe en si mineur du Cantor de Leipzig. Ainsi, Beethoven s'inspirera de l'art du contrepoint de Bach pour composer sa Missa Solemnis, œuvre dont il parlait comme étant « sa plus grande ».
Ce n'est qu'en 1829 que Mendelssohn, l'un des successeurs de Bach à Saint Thomas de Leipzig, fit rejouer la Passion selon Saint Matthieu à l'Église Saint Thomas. Il permit ainsi de redécouvrir, au XIXe siècle, le génie du compositeur oublié. Les romantiques, d'abord allemands, ont alors repris cet héritage, en l'adaptant aux goûts du XIXe siècle, et particulièrement Brahms à Vienne. Même le "Tristan et Isolde" de Wagner, où l'étude attentive de "L'Art de la Fugue" transparait (notamment dans le "Prélude"), montre l'influence de Bach. Schoenberg voit même en Bach un précurseur de ses théories, et même si l'on peut contester cette allégation, le novateur viennois a écrit sur Bach de passionnantes pages dans ses innombrables essais.
Depuis, son œuvre, insensible à l'évolution des goûts, reste la référence incontournable et inégalée de l'ensemble de la musique occidentale. Il semble même que l'enthousiasme gagne l'Asie, et particulièrement le Japon. Dans les années 1930 à Leipzig, une nouvelle approche de la lecture des œuvres de Bach va être initiée par Karl Straube avec des effectifs instrumentaux et choraux moins imposants que ceux des interprétations du XIXe siècle ; Straube va aussi jouer les œuvres dites théoriques comme L'art de la fugue (avec orchestre toutefois). L'aboutissement de ce « renouveau baroque » se retrouvera à partir des années 1950, avec des interprètes tels que Gustav Leonhardt et ses nombreux disciples, ou Nikolaus Harnoncourt. Gustav Leonhardt et Nikolaus Harnoncourt seront les premiers à enregistrer l'intégrale des cantates. On se doit également de citer John Eliot Gardiner, qui est depuis les années 70 à la tête du Monteverdi Choir et des English Baroque Soloists qu'il a créés. Il a réalisé en 2000 à l'occasion du 250e anniversaire de la mort de Bach une première mondiale : l'interprétation en concerts à travers le monde de l'intégralité des cantates sacrées (plus de 200 subsistent) au cours de l'année. Un des personnages les plus importants actuellement est bien sûr aussi Philippe Herreweghe, qui dirige l'orchestre de La Chapelle Royale et le Collegium Vocale à Gand. Harnoncourt, Leonhardt, Gardiner et Herreweghe sont parmi les chefs les plus appréciés pour la musique du Cantor de Leipzig, tant par la précision et la virtuosité technique que par richesse de l'interprétation et leur expressivité.
Glenn Gould révélera également tout le génie de Bach en mettant l'accent sur la sensibilité, ainsi que sur la rythmique, grâce à ses interprétations au piano. Glenn Gould arrivera à l'apogée de son alchimie musicale dans le deuxième enregistrement des Variations Goldberg en 1981.
Cette musique, même, revisitée (Jacques Loussier ou Wendy Carlos), transposée, voire utilisée comme standard de jazz, garde ses propriétés esthétiques, comme si la richesse de sa structure rendait le reste accessoire.
Marcel Dupré jouait l'œuvre intégrale de Bach pour orgue par cœur, de même que Helmut Walcha, le grand organiste allemand qui, aveugle dès son adolescence, l'apprit par une écoute attentive."
Je doute que Lorie influencera aussi profondément la musique des siècles suivants.