Autant Breaking Bad est un récit moral, nous dépeignant les choix de Walter dans un environnement déterminé et aux personnages déterminés( dans ce qui les caractérise) et déterministes . C'est rondement mené et je ne reviendrai pas particulièrement là dessus.
Autant Better Call Saul est fou. Nous sommes face à la tragédie d'un être amoral et vaniteux, dévastant tout sur son passage dans le simple désir de gonfler, encore et toujours son égo. Et Vince Gilligan l'accompagne d'une palanquée de personnages bien moins manichéens que dans Breaking Bad. Hormis les méchants de BB qui , on le comprendra très bien pour coller à l'écriture du la série précédente, sont égaux à eux mêmes; l'on dispose ici d'un Ignacio, d'un Howard ou d'une Kimberley bien moins lisse que prévu.
Le brio du réal est de mettre en scène les talents de Saul de sorte que nous savons ce qu'il fait mais on passe notre temps à ne pas savoir pourquoi. De trop nombreuses fois je me suis surpris à penser à la bibliographie de Kevin D.Mitnick et ses explications sur le social engineering, les attaques et supercheries en tout genre dont Saul est friand sans pouvoir discerner la finalité tant que le héro ne nous l'a pas exposée à nous spectateur.
C'est une véritable tragédie grecque digne de Racine et j'adore. Je regrette juste quelques lenteurs de narration, cependant nuancées par des plans maitrisés et agréables.
J'en suis venu à exprimer de la pitié devant les injustices à répétition que Saul inflige à
, qui si au début était potache (En éludant le fait de lui faire porter le poids
) auraient dues cesser après le coup des putes.
J'ai du reste été brutalisé par le sort de ce dernier, je pensais que ça arriverait plutôt à
étant absent de Breaking Bad.
Là encore joli pied de nez de M.Gilligan.
Du reste, si les premières saisons sont longues afin d'installer les persos. Putain l'arc narratif du frère est une purge. une fois tout en place c'est l'orgie et il faut bien les derniers épisodes de décompression pour dénouer tout le bazar.
Tant d’interactions pour boucler avec BB, que tout au long de la série on se demande comment va être fait le lien. Et c'est propre. (Notamment, j'ai un doute dessus mais la miss semble formelle, l'évocation des 2 corps surnuméraires lorsque le labo de Fringe explose et autre petite références pas si anodines).
J'ai encore un doute et j'ai la flemme de regarder à nouveau les épisodes précédents
mais j'ai pas bien compris qui le surveillait, ni pourquoi et j'ai cru voir là une incohérence. N’hésitez pas à me corriger.
Bref, c'est un tour de force que cette série, et c'est d'autant plus fou de prendre le spectateur à revers quant aux identifications possibles, aux questionnements moraux posés là comme ça oui oui de façon bien plus adulte que ce qu'on à l'habitude de voir.
C'est pas du petit lait, c'est pas forcement toujours plaisant à regarder (faut s'accrocher au début) mais ça reste ancré une fois fait et personnellement j'aime. (Je vous ai parlé du paradoxe d'amour que me provoque ce genre d’œuvre comme Nier Automata

)