Textes : anglais
Voix : anglais ou japonais
C'était sûrement mon jeu le plus attendu de l'année.
Il s'agit du dernier projet de Kotaro Uchikoshi, un grand nom dans le petit monde des Visual Novel. Il est notamment connu pour sa trilogie culte Zero Escape, qui rassemble les trois jeux à huis-clos : 999, Virtue's Last Reward, et Zero Time Dilemma.

Personnellement, je l'ai découvert avec 999 sur DS, qui est pour moi un petit bijou de narration, et tout simplement le meilleur jeu DS de tous les temps. Si vous ne l'avez pas encore fait, foncez (sur DS, pas ailleurs, car la narration utilise les spécificités de la machine). Et donc, je suis fan depuis.

Le style Uchikoshi, c'est d'abord une thématique récurrente. Dans AI, c'est : les yeux !

AI veut donc dire "eye", mais aussi "amour" en japonais, ou encore "Artificial Intelligence", autant de concepts qu'on va retrouver partout dans le jeu de manière répétée, presque obsessionnelle, jusque dans l'animation de transition des menus.
Parmi les autres habitudes du créateur : un arbre scénaristique à embranchements qu'il faut explorer en entier pour comprendre, et l'utilisation de concepts scientifiques dans l'intrigue. Par exemple, une partie du gameplay de Virtue's Last Reward est basé sur le dilemme du prisonnier, et pour Zero Time Dilemma, c'est le problème de la Belle au bois dormant. J'adoooore ce genre de trucs, c'est sûrement ce que je préfère dans les créations d'Uchikoshi.

AI: The Somnium Files commence de manière plus classique que d'habitude : on joue Kaname Date, un policier, qui enquête sur une série de meurtres, dont les victimes sont retrouvées avec un œil en moins. Ça se passe dans un futur proche, et Date est équipé d'un œil électronique, contenant une intelligence artificielle qui l'accompagne partout et l'assiste. En tant que membre du ABIS, sorte d'unité spéciale de la police, il a aussi la possibilité de se "psynchroniser", c'est à dire se plonger dans l'inconscient (le somnium) de quelqu'un d'autre, à l'aide d'une machine spéciale et secrète. Cela donne lieu à des scènes complètement surréalistes, qui ne sont pas sans rappeler Inception ou Ghost in the Shell. Bien sûr, l'histoire est bourrée de mystères, qui vont se résoudre lentement avec pas mal de twists.


Durant la première moitié du jeu, j'avoue que j'ai été moyennement chaud. L'histoire est assez prenante, mais il y a certains aspects saugrenus, qui ont un peu pété ma suspension d'incrédulité. Par exemple, les scènes d'action ridicules à base de magazine pornos, ou encore la force surhumaine de Mizuki. Je regrette aussi la faible quantité de concepts scientifiques. Ils sont où, mes paradoxes probabilistes ?

Mais ensuite, l'histoire m'a rattrapé, je me suis fait happer, et j'ai eu du mal à décrocher jusqu'à la dernière branche de l'arbre. Même si elle est plus classique, la narration est toujours efficace et satisfaisante, avec des passages touchants. Pas de soucis de ce côté-là. C'est le principal pour un VN.
Pour ceux qui aiment les bonnes et longues histoires, AI est donc une valeur sûre, vous pouvez y aller les yeux fermés
