DOJO !! Concours Littéraire *** powered by versusqc ***

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KirbyX
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Message par KirbyX »

Bon, Matt a eu suffisamment de temps pour prouver qu'il avait abandonné l'écriture de son essai qu'il devait fournir "dans dix jours" :naperd:
Ainsi nous n'avons qu'un seul concurrent pour commencer, qui sera donc proclamé vainqueur par défaut :lol: : VERSUSQC.

Voilà, histoire qu'il n'ait pas écrit son essai pour rien, je vous invite à le lire ! Matt, si tu arrives au bout de ton récit un jour, hésite pas à le poster ici hein :wink:
versusqc a écrit :Il existe, dans l’enfance d’un garçon, des expériences qui s`établiront comme des poutres portant leurs êtres tout au long de leur existence. Ces apprentissages peuvent sembler ridicules, insignifiants, à un auditoire que je sais mature, mais il faut comprendre que j’étais à un âge où souvenir et découverte s’empilent à une vitesse telle qu’ils tombent dans l’inconscient, la nuit, formant un alliage précieux qui, dans la délicate porcelaine que j’étais, produirait un homme. Cette histoire est l’une de celles-ci, tourbillon de fraicheur dans une vie de compromis. Mais si une interrogation demeure, ce n’est pas sur le fait d’avoir vécu cette histoire, mais bien d’avoir vécu, en soi. Ne vivons-nous pas plus dans les acclamations posthumes de nos pairs que dans les inévitables corvées en l’honneur de nos pères? Cette histoire ne prend-elle pas son sens seulement dans son échec, et, appartenant a un passé pouvant sembler révolu, on y cherche conseil, s’en remettant à la sagesse des anciens. Le temps apporte un recul certain, et c’est donc à la maturité du lecteur que je laisse le soin de retirer de mon humble récit ce qui lui semblera utile, vrai. Je suis, pour ma part, encore tourmente par ses regards, ses odeurs; ses instants retentissent, toujours, solennellement en mon esprit, non plus vaporeusement que le moment présent. Ses souvenirs, à l’image de ceux décrient dans les carpe-diem de Byron, l’œuvre de Proust, les carnets de Matzneff, « demeuraient en moi, pareil à un éclat de grenade, et il suffisait d’un mot, d’une odeur, d’une musique pour que ces tristesses anciennes resurgissent en moi avec une fraicheur infernalement vivace, printanière ».


1

C’était une fleur de muguet

Qu’une herbe épaisse dissimule

Aux papillons et aux abeilles



Certains moments, certaines circonstances, semblent revenir-infâme pendule que le monde-, périodiquement, comme une marée où était couché, indéfiniment, le reflet du temps écoulé entre ses respirations réservées. Pourtant, alors que, comme chaque année, les feuilles perdaient leurs vertes vitalités et, dans une révérence à l’hiver approchant, se laissaient choir en silence, dans une humilité dont les hommes ne semblent avoir bien peu appris, un épisode, un instant contraste avec son précédent, et brille de nous surprendre par son inédisme, comme le joyeux incident menant à la découverte. La feuille tombe, certes, successivement, ce n’est donc pas ce battement qui fit le moment, mais bien l’action elle-même qui donna, et donne toujours de sa grandeur aux représentations naturelles, aussi éclatantes soient-elles; l’arc-en-ciel est présent les soirs de tristesses, mais c’est de celui qui, immortalisé par un baiser, semble bénir les jeunes jouvenceaux, à ce moment seulement ses couleurs deviennent compréhensibles, et s’accrochent au moment, de cœur autant que d’esprit.
C’est donc sans comprendre les rougeurs de l’immaculée végétation que j’entrai dans le restaurant. Un feu crépitait dans un coin de ce que semblait être la reproduction d’une antique chaumière, où l'on avait entassé une demi-douzaine de tables. J’accompagnais ma chère mère, et, assis, je la complimentai distraitement sur sa tenue. Des comportements appartenant, disait-on, à une autre époque, accompagnait des costumes tout aussi archaïques, dont l’athéistique bon goût n’avait pas trouvé substitue. Dans ses mascarades, où nous mimons nos ancêtres non sans ignorer leurs prédicats, leur sous-tenant. De cette époque demeurait seulement cette dignement âgé grande dame qui mangeait alors, un peu plus loin, mais mon attention n’était plus aux étoffes, et je salivais déjà à la vue du festin qu`elle dégustait, préparé avec une attention tout artistique. La cuisine, comme beaucoup de métier, ne trouve sa signification que dans l’abandon complet du cuisinier à ses plats. À ce moment seulement, le cuisinier devient peintre, dramaturge, poète. Ce potage peut nous raconter les légendes de ses ancêtres, les mariages grandioses de saveur et d`épice, les décès et les rituelles de son pays d’origine. Il est ce que l`homme peut créer de plus proche de lui-même, le potage étant une société, un état ou chaque ingrédient est citoyens, propre dans leurs existences, mais n’acquérant puissant arôme, ou délicat parfum, que dans la solidaire coopération, la fusion de leurs droits, de leurs corps, de leurs âmes. La recette n’est atteinte que quand on n’est discerne que son identité propre, ayant totalement absorbé, reconstitué puis remodeler les différents constituants.
Mes réflexions furent interrompues par une onde dérangeante se propageant aux convives maintenant installés dans le restaurant. Une famille vint s’asseoir sur une table voisine. Un-a-un, j’observai les nouveaux arrivants, qui, par leur vêtement, leur manière, semblait jurer avec le reste de la salle. Le père, grassouillet, grotesque dans sa meilleure chemise bon marché, réprimandait une fillette, sa fille. Sa femme, empestant le parfum, discutait bruyamment avec l’ainée, qui, semblant être une ombre oubliée par les traits de son père, avait le même regard citadin, vide d’être trop rempli. Les conversations dans les restaurants ayant repris, j’observai encore la jeune boudeuse. Les traits burlesques de ses parents étaient ici absents, car, mélangé, il en était résulté une tout autre pâte, une chair bien plus fraiche, où les imperfections de ses alleux se rejoignaient et, dans une harmonie simple et pure, prenaient un tout autre sens. Aussitôt, pensai-je, qu`elle me jettera un regard, je brulerai, je mourrai de tendresse pour cette blanche demoiselle. Ses pommettes, rouges et fraiches, où perlaient une goutte, rosée de jeunesse, et leurs rondeurs invitaient mon regard, à un point tel que je dus me restreindre à des coups d’œil prudent. Pourtant, alors que je dégustai mon divin agneau, je remarquai que son regard, implorant, s’était porté sur moi, et qu’elle semblait, en cet instant, à ces vierges italiennes dont on a immortalisé les moues revêches sur toile. Elle n’était pas, pour ainsi dire, particulièrement belle, si l’on se limitait au critère de beauté contemporain. Mais chaque pore de sa peau, chaque particule de son être illuminait, scintillait avec une grâce innocente, et, hypnotisée, je me renfrognai, pensif. Le doux agneau dominant mon repas ne semblait plus être de provenance animale, mais de candeur et de pureté, et alors qu’il fondait sous mon palais révélait des aromes virginaux. Je n’étais plus alors dans le monde tangible, dans un restaurant guindé, entouré d’ombre conversant à leurs reflets, mais dans un lieu romanesque, produit de nos rêveries conjuguées, où nous pouvions nous aimer simplement. Son accoutrement était maintenant remplacé par une tenue de satin, perlant sur son corps sincère, et je l’imaginais, pleurant, criant, et moi de me désaltérer dans ses larmes angéliques, de croquer sa nuque fruitée.
Mais cet univers où je pénétrai alors n’était pas, a proprement dire, le jardin de l’enfance-contré virginale des jeunes êtres en devenir, comme l’on considère l’enfance comme une honte hors de ses hautes barrières. C’était plutôt celui de la volonté, faculté oubliée de notre ère, alors qu’on vague avec fatalisme dans les visqueux marécages de nos jugements. Nos expressions unifiées révèlent alors un monde de possibilité, de tendresse et de haine, et j’eu alors le délire d’appeler cet état amours. Je ne puis prétendre le représenter ici avec plus de sincérité qu’avec cette modeste analogie, qui tient plus de la divagation que de l’honorable prose constituant son ascendance; ses œillades n’étaient limitées par les digues sévères de l’orthodoxie. Non dans leur étendus, certes, mais l’intensité langoureuse de ses regards anubiles déversaient en moi leurs torrents de fraicheur, une pluie octambrionale, l’émotion d’une froideur contrastante avec la moite journée. Ses flots authentiques, je ne les retrouvai que chez les très jeunes filles, ou celle chez qui l’éducation n’avait pas apposé à leurs esprits les cataractes de l’hédonisme.
Je lui envoyai quelques regards, épistolaires, racontant mon songe, et je voyais, dans la prunelle de ses yeux, l’ignorance, la non-compréhension de la malice charnelle dont mon âme, coupable, se repentait. Nous avions traversé des monts enneigés, nous avions voyagé, nous avions découvert des îles inoccupées, ensemble, et je voyais que, tous deux vidés et épuisés, notre aventure tirait à sa fin. Pour toute cérémonie d’adieu, j’avalai, affablement, la bourrache décorant mon regretté met, et, dans la consommation de cette bleue Majorelle, elle sembla reconnaitre le poids du moment et se recueillit, comme pour prier à la mémoire de ces amourettes échouées.
Je rentrai, ce soir là, abattu, ayant laissé une partie de moi-même en ce dîner. En ces moments, l’amour, vécu, consumé, est endeuillé, et je vécus ce qui me sembla être une petite mort. Je déambulais, dans la nature automnale, coquille qui, déchirée, vidée de son âme, cherche à retrouver, dans la verdure, me narguant de ses couleurs intenses, une signification, un appel dans les derniers bastions de la flore. Seulement ici, pour moi, en cet instant, les feuilles ne tombaient plus pour accueillir l`hiver, elles se renfrognaient, comme moi, à la nostalgie des étés du passé.
J'ai essayé d'aérer le texte, mais quelle idée d'avoir sauvegardé en format .docx aussi :x

À vous de commenter :ouaisouais: :teptep:
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Matt
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Re: DOJO !! Concours Littéraire *** powered by versusqc ***

Message par Matt »

J'avais dit une semaine :lol:

Mais en fait j'ai abandonné mon récit, c'était trop pourri :oops: Faudra que je me lance dans un nouveau truc.

Sur ce, je vais lire ce qu'a écrit versuqc :miam:
jaimelespates.com
Parce que toi aussi tu es débile et tu aimes les pâtes...
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versusqc
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Re: DOJO !! Concours Littéraire *** powered by versusqc ***

Message par versusqc »

oh tain l'avant-propos pompeux :lol:
non mais sinon le reste du texte est, selon moi, honnête meme s'il y a un manque de fluidité trahissant mon inexpérience à plusieurs endroits.
Bonne lecture! :bday:

:!: edit: ah, sinon je vois que kirbille n'a pas copier les (2) refs:
1- Matzneff, Ivre du Vin Perdu, Table-Ronde, Évreux, 1981, pp. 246
2- Pouchkine,Eugène Onéguine, folio, Paris, 1996, pp. 83
"Je ne vous connais pas, je ne vous ai rien dit personnellement, à vous ; vous êtes un indiscret qui lisez ce qui ne vous est pas adressé. Vous êtes quelqu'un, vous n'êtes pas le public ; que me voulez-vous ? Je ne vous ai pas parlé, vous n'avez rien à me dire, et je n'ai rien à vous répondre."
-Lamartine
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