Le truc, c'est que y a eu quelques révélations qui montrent que la récente vente de la société par le propriétaire pour une somme dérisoire à un acheteur inconnu étaient en fait une arnaque visant à récupérer de la thune sur le dos de la société et qui accélère sa chute.
Overgame a fait une bonne synthèse de tout ça
.Alertés par une série d'évènements "inhabituels", les créanciers de l'éditeur évoquent le délit d'initié : la faillite récente de la société aurait été orchestrée par son ex-propriétaire, dans le but supposé d'en tirer rapidement une somme importante. Sale histoire.
La plainte, déposée au nom d'une partie des créanciers de Midway il y a quelques jours, sous-entend que l'éditeur serait actuellement victime d'une opération de délit d'initié pouvant permettre à l'ex-propriétaire de tirer une importante somme d'argent de la société, potentiellement au détriment de ces créanciers. Le document officiel, obtenu par le site Game Politics, remarque que Midway a contracté un grand nombre de prêts auprès d'entités contrôlées par le magnat Sumner Redstone durant 2008, avant que ce dernier ne décide en décembre dernier de revendre ses 87% de parts – et 70 millions de dollars de dettes – à un certain Mark Thomas, dont l'identité exacte et la profession restent encore aujourd'hui un mystère total d'après le Chicago Tribune. La transaction s'était faite en échange d'une somme de 100.000 dollars, une bouchée de pain comparé à la valeur de Midway sur le marché à l'époque. Pour les créanciers, Redstone a "essentiellement fait cadeau de l'éditeur à Thomas" et il est "raisonnable de supposer l'existence d'une connexion" entre les deux parties. "En substance, ils disent que Redstone a tout orchestré et ça ne leur plait pas," résume l'analyste Michael Pachter chez Game Politics.
Car c'est le changement de mains qui a compliqué exponentiellement la tâche de l'éditeur, déjà en grandes difficultés pré-vente. En réalisant cette opération, Redstone activait en effet une clause autorisant les créanciers de Midway à réclamer le paiement quasi-immédiat de près de 150 millions de dollars de dettes, une somme dont la société était très loin de disposer (ses réserves se montaient alors à 10.3 millions de dollars selon Variety). D'après une liste dénichée par Game Politics, on trouve parmi ces créanciers la ligue américaine de basketball NBA (17 millions de dollars de droits de licence divers), l'éditeur Warner Bros. Interactive (6.5 millions de dollars) ou Epic Games (près de deux millions de dollars, vraisemblablement en droits de licence de l'Unreal Engine). L'éditeur avait réussi à négocier un court délai avant finalement de devoir se déclarer en situation de faillite jeudi dernier, obtenant du coup la protection offerte par le chapitre 11 de la loi américaine sur les banqueroutes.
Or il est apparu durant le weekend que Mark Thomas arrivait en première ligne devant tous les autres créanciers. Sur les 70 millions de dollars lui étant dus par Midway, 30 millions de dollars doivent être payés avant toutes les autres dettes, un profit potentiel de près de 30.000% par rapport à la mise initiale de l'investisseur mystère. "La peur est que Thomas cherche à récupérer son argent tout de suite, s'accaparant des revenus qui pourraient servir à reconstruire la société et laissant le reste des créanciers sur le carreau, explique le site Game Politics. En tant que joueur, ce qui m'inquiéterait le plus est qu'il laisse Midway à l'état de coquille vide".
Déjà, de nombreux indices suggèrent que Wheelman, l'une des pierres angulaires du portfolio 2009 Midway, collaboration avec les studios Tigon de l'acteur Vin Diesel, aurait été vendu à Ubi Soft. Les créanciers réclament désormais que le tribunal consacre à l'affaire un "examen approfondi" et tentent de prévenir l'éventualité que Mark Thomas retire son argent de la société. Car agissements "inhabituels" mis à part, tout ne serait à priori pas perdu pour Midway, qui pourrait compter sur un éventuel rachat. "Je ne peux pas dire avec certitude si l'éditeur peut s'en sortir sur le long terme, estimait il y a quelques jours un analyste interrogé par Gamespot. Le fait qu'Eidos suscite l'intérêt de Square Enix est potentiellement un bon signe, cela dit".
