Pharaoh a écrit :Parce que c'est très dur et qu'il n'y a pas de "modèle".
Mais un artisan original éprouve à mon avis les mêmes tourments qu'un artiste :o
Et puis, le but, c'est de faire plaisir, de créer du bonheur (et même du bonheur triste, c'est quand même un bonheur de pleurer devant une oeuvre), ça remplit les conditions
Il y a la philosophie aussi, mais là c'est quand même particulier. Plein de gens disent que c'est "se casser la tête", "se prendre la tête", mais je trouve qu'il y a des idées vraiment jouissives
C'est pas spécialement plus dur, les métiers manuels (qui sont aussi des métiers d'Art pour certains, mais scindons d'une manière grossière les deux domaines, sinon on rentre dans l'esthétisme philosophique qui est interminable) n'ont pas le même "niveau potentiellement dépressif" qu'un métier vraiment artistique par le fait que ces derniers font de la création plus abstraite, plus subjective malgré tout ce qu'on peut dire. (Bon après on rentre dans le cadre de "quel est le rapport entre l'abstrait et la dépression, ou pourquoi peuvent t-ils être plus amenés à être ensemble, mais une personne voulant être artiste place son égo plus haut, et forcément s'il tombe ou qu'il ne réussit pas comme il l'espère, étant donné que la dimension artistique peut couvrir un public plus large, la dépression arrive vite, mais faudrait étudier plus en profondeur ce shéma là.)
Tu prend un musicien et un charpentier.
Un charpentier a pour modèle de faire une bonne table qui soit stable pour un client, il aura surtout comme tâche de faire une bonne table qui n'est pas bancale, mais après le fait qu'elle soit belle, ça passe au second plan (même si ça compte et ça peut poser problème, mais là on est dans un autre questionnement).
Pour un musicien, c'est déjà plus dur. Faire une bonne musique agréable à entendre, ça rentre dans un cadre déjà plus subjectif, bien sûr il y a la technique musicale qui montre le degré de compétence du musicien (on peut pas nier que la musique classique soit plus technique que la house) mais tu aura déjà toujours ce rapport plus abstrait, surtout que si le charpentier prend le modèle d'une table pour pas qu'elle soit bancale, le musicien lui va peut être prendre modèle sur un compositeur qui lui aura aussi sa subjectivité, tout un programme. Le fait qu'une table ne soit pas bancale, c'est un fait direct, pour la musique c'est plus compliqué.
Pleurer de joie devant une oeuvre, c'est beau, mais pleurer d'un bonheur triste, c'est déjà un problème, ça recouvre toute une déchéance de l'individu qui plonge pour oublier dans des oeuvres artistiques, il faut repêcher ces âmes en peine. Et pour cela la philosophie peut aider (même si ça reste très faible)... Mais la philosophie de quoi ? C'est bien ça le problème, la philosophie de la branlette comme notre chère élite française ou alors de la vraie philosophie "concrête" ? Mais la philosophie ne l'est pas, c'est que de la branlette
