
En plus, il faut pas croire que le tourment n'est que chez la victime. Le criminel peut être lui aussi tourmenté par le remords, ça doit sûrement être le cas bien souvent. Alors là on va me dire "oh le pauvre il regrette, que c'est touchant", mais n'oubliez pas que le criminel est aussi un homme et que le remords est vraiment un sentiment atroce, le sentiment qu'on aurait pas dû faire ça, qu'on ne peut revenir en arrière. Comme si on revivait la scène cent mille fois sans pouvoir rien faire, en disant qu'on ne peut plus faire. C'est très douloureux (déjà quand on rate quelque chose de plus léger dans la vie, on peut avoir des remords, imaginez ça puissance dix).
On efface pas ce qui a été fait, mais on cherche une compensation qui puisse faire que la famille ne cherchera pas à se venger (pour éviter qu'on s'enlise dans la violence), que la Justice n'ait pas de sang sur les mains, qu'un homme pourra continuer à vivre sans le poids du remords perpétuel (ce qui reste difficile).