Les restrictions techniques, les décisions de groupe, les choix éditoriaux, les projets supprimés, le travail à la chaine, les outils qui plantent, les designs charcutés, les incompréhensions entre métiers, les plannings amincis, les budgets évaporés, les réaffectations, les absences de soutien marketing à la sortie, les versions annulées, les chefs qu'on pense être aveugles, les pirates qui se vantent, les concurrents qui sortent un clone, les regrets, les oublis dans les crédits, les versions russes, les documents avec les features mises de côté "au cas où", les commerciaux qui dénaturent l'idée, les bugs, les journalistes qui achèvent, les programmeurs qui gueulent, les graphistes qui dorment, les producers qui comprennent pas, les testeurs qui rigolent, les joueurs qui se foutent de ta gueule dans les forums, les mégahits qui passent en couv mais pas toi, les concepts que tu avais écrit avant eux mais-qui-avaient-été-refusés-à-l'époque, le pitch de vente que tu as dû apprendre par coeur, la sortie en magasin repoussée, les refusals, la 102e journée de test, les pizzas froides, le coca tiède, les musiques qui sont pas livrées, les coupures de courant, le serveur qui plante, ton pc qui démarre pas, les cartouches d'encre yena-plus, les chiffres de vente absents ou décevants, les productions pour faire la soupe, les portages faits à zanzibar, les archives qu'on retrouve pas, la super routine pour-faire-les-ombres dont tout le monde se fout, les heures supp impayées, le patron qui ne sait même pas ce que tu fais, les salaires en retard, les primes passées à la trappe, ton pote qui sort de la même école mais gagne deux fois plus, la passion de joueur qui s'endort, ton modem qui pète (ou la connection qui rame - encore), les mégaprods US qui semblent venir d'une autre planète, les licences parachutées sur ton beau concept, les boites qui coulent, l'éditeur qui fait la moue puis qui te lache, les "prestataires" en retard qui te plombent, tes voisins qui vont à l'E3, les versions japonaises, le pal/sécam, la deadline de mi-novembre, les chinois qui te piquent ton boulot pour moins cher, la super techno qui arrive trop tard ca-sera-pour-la-prochaine-fois, la texture qui déconne et qu'on a oublié de corriger, la clim absente et tu transpires sur ton clavier, le lead qui a une tablette A4 (lui), le directeur artistique qui fait la moue, le gosse qui baille pendant le beta test, le mec encore en retard dans ses taches (encore et encore), tes backups que tu avais oublié de faire (dommage !), les mags que tu n'as même plus le temps de lire, harry potter, la suggestion à laquelle tu n'avais jamais pensé, la réunion qui s'éternise, le reporting où tu n'as rien à dire, project qui ne veut vraiment pas mettre *ca* *ici*, le brainstorm aride, le titre qui ne plait à personne (mais c'est comme ca c'est pas autrement), le nouveau chef de projet qui débarque en plein milieu et veut tout refaire, les jours les semaines les mois de retard, le perso qu'on va encore refaire tiens, ton cdd reconduit puisqu'on a le droit, le boss qui gueule, le post mortem de chez bidule où tout a l'air de s'être si bien passé, ton jeu pas du tout mis à l'avant au salon, la charte graphique qui t'emmerde grave, pas de violence sinon le rating qui coule, le détenteur des droits qui ne réponds pas et ne capte rien, le level designer qui en fait un peu à sa tête, la belle cinématique trop lourde à couper, le type dont la tête te revient pas mais il faut bosser avec, tes concepts géniaux qui s'accumulent dans la pile "un jour peut être", les goodies un peu pourris mais bon, les week ends, les évals qui ne servent à rien, les retards le matin signalés après une semaine de bourre, la figurine sur le coin de la table qui te regarde d'un air bête le matin, les protos mis sur l'étagère, les cds des versions scotchés au mur, les espoirs de se mettre à son compte, les années qui passent, les ventes de noël noël noël (ho ho ho), les choix faits à la majorité absolutiste (le chef plus une voix), les forums réprimés, les critiques pas trop constructives, le projet d'à côté tout pourri, ce con de plantage que personne ne comprends, les voix étrangères un peu mal choisies quand même, les bilans toujours mitigés, les jeux qui se vendent auxquels tu ne toucherait pas avec des gants, ceux qui ne se vendent pas pourtant ils sont géniaux, shigeru miyamoto, la 6e version de tomb raider, l'autre qui joue alors que tu essayes de bosser, le gland qui t'empêche de jouer sous prétexte qu'il fait semblant de bosser, les nouveaux qui ricanent en voyant ce que tu as fait, la belle époque où tout était plus facile, le gameplay oublié pour la technique, les (dizaines de) millions de polygone, le framerate qui décolle pas, tiens sur cette télé on voit rien pourtant ca marchait, les déménagements, l'appli qui démarre plus (pourtant j'ai rien installé sur ma bécane !!), les fichiers d'info avec ton jeu en warez, ton ami d'enfance qui adore ton jeu si-si !, ton collègue qui te casse du sucre sur le dos, les millions rien que pour lancer l'addon de warcraft, les périodes où tu fous rien et tu piaffes, la page blanche, le bump mapping de la mort dans cet autre jeu (mais comment ils ont fait ca ??), microsoft et ses gros sabots et ses milliards, sony US qui te méprise un peu, nintendo qui s'en fout de toutes facons de ce que tu fais, la dreamcast qui était si bien, la super nes que tout le monde pleure, tes collecs de magazine de quand t'étais jeune et fou, les press reviews pas trop enthousiastes, le projet d'à côté vraiment trop mieux, la course à la puissance, les cartes graphiques qui changent tout le temps, les jeux online mais c'est trop de boulot, le nettoyage des armoires, les associations morales qui te coupent les jambes, les parlementaires qui te verraient bien disparaitre, les massacres qui leur donne du grain à moudre, les arguments bateau qu'on te sort au repas chez mamie, les questions bêtes de ta petite cousine, les parents qui te verraient bien chercher un vrai métier, ta mère qui ne joue qu'à la réussite de toutes facons, le secteur qui semble s'effondrer (ben pourtant ca monte partout ?!), la bulle internet qui aurait pu nous oublier, la bourse qui faisait fantasmer, les ferraris aussi, le retour aux dures réalités, les vieux gameplays qu'on ne fait plus, les nouveaux qui sont un peu envahissants (et si lara faisait un peu d'infiltration hein ?), les trc avec leur commandements, la moralité douteuse de certains développeurs, les pays de l'est qui cassent les prix, le chomage, la déception de quitter le milieu, l'espoir d'y revenir, le dilemme de s'expatrier, et j'en oublie...

Mais ça me bloque pas en tous cas
