Je remonte encore une fois ce topic (qui aura bien vécu) avec la projection d'Innocence à Cannes, puisqu'il est passé aujourd'hui, jeudi 20 (durant la nuit ? je n'ai pas trop suivi)
Quelques vidéos en streaming où Oshii présente son film. (fouillez dans le tas)
Et la fiche d'Innocence, qui reprend d'ailleurs des morceaux de l'interview pour ceux qui ne veulent pas perdre leur temps avec les vidéos.
Comme il fallait s'y attendre, les premières critiques ne sont pas franchement positives (film lent, chiant, incompréhensible ), exemples içi et là.
Je ne sais pas si je m'attendais à mieux comme réaction, mais quand on voit que Shrek2, le seul autre film d'animation en compétition, se tape une excellente publicité et qu'Innocence passe au mieux inaperçu, ça me rend un peu triste pour Oshii.
Pour terminer sur quelque chose de positif, une photo qui m'a bien fait marrer:
Ah, Killer7 ! [...] quand la subjectivité du sujet est atteinte, où l'objet n'est qu'objet, détaché, brillant ou mat, et non partie d'un tout qui constitue un univers émotionnel.
Ah je connais des gens qui ont l'air normaux et qui déchirent =) (enfin bon, après ces gens se font faire de grands tatouages dans le dos et puis ils courent nus dans l'herbe, ce qui, je l'admets, est un peu louche ^^).
agent069 a écrit :c'est bizarre que dans un festival de cinema un film de cette trampe soit mal acceuili ^^'
c'est des cinephile ou quoi?
Si tu veux le film n'a pas été non plus mal reçu, mais y a eu les critiques toujours face à l'animation japonaise, et puis les films d'Oshii sont très très spéciaux
Mais sinon ils ont quand même vénéré Oshii, en le disant visionnaire, que beaucoup de réalisateurs dont Tarantino l'admirent et s'inspirent de lui etc
"
Mamoru Oshii offre à Cannes une oeuvre d'art avec "Innocence"
Par Wilfrid Exbrayat
CANNES (Reuters) - Une oeuvre d'art, c'est le sentiment qui se dégage à la vision d'"Innocence", le deuxième dessin animé en compétition au 57e festival de Cannes qui a été projeté jeudi.
"Innocence" est la suite de "Ghost in the Shell", un dessin animé de 1995 qui a acquis un statut d'oeuvre culte, et le prestige de son auteur, Mamoru Oshii, est à l'égal de celui d'un autre grand nom de l'animation japonaise, Hayao Miyazaki.
Entre "Ghost in the Shell", premier du nom, et "Ghost in the Shell 2 - Innocence", moins de dix ans se sont écoulés. Mais esthétiquement, le travail accompli est énorme. Le premier volet était déjà superbe. Le second est tout simplement admirable. "Ghost in the Shell" restait dans les deux dimensions. "Innocence" marie la 2D et la 3D avec une rare maîtrise.
On apprend dans les notes de production qu'une seule scène - une célébration religieuse du dragon - a requis plus d'un an de travail. Il est donc compréhensible qu'il ait fallu au réalisateur de "Patlabor" autant de temps pour suivre les traces du Major, personnage central du premier "Ghost".
"Innocence", comme "Ghost in the Shell", se situe dans un avenir relativement proche (an 2032) et sinistre. La frontière entre la stricte humanité et la pure machine a explosé. Les humains sont plus ou moins mécanisés suivant la quantité d'implants nanoélectroniques qu'on leur a greffés. Certains d'entre eux sont de véritables cyborgs.
L'un de ces derniers, Batou, doit enquêter sur des robots féminins - réservés à un autre usage que les strictes tâches ménagères - qui ont la fâcheuse habitude de réduire en pièces leurs maîtres humains.
Ses investigations l'amènent notamment à semer la mort et la désolation dans un repaire de yakuzas, à pénétrer au sein de l'enceinte fantasmagorique de l'entreprise qui produit ces robots et à retrouver le Major, une femme elle aussi plus ou moins mécanisée qui était l'héroïne de "Ghost in the Shell" et qui avait fini par ne faire plus qu'une avec le réseau (Net).
Cette enceinte est un véritable conservatoire des traditions artistiques de la planète: rouages d'horloges suisses, poupées de tradition occidentale ou asiatique, immense bâtisse qui rappelle la cathédrale de Milan, dragons chinois; c'est une collision d'univers dans une lumière de lave volcanique, traversée par des nuées de mouettes floconneuses.
"JE SUIS LAS DES GENS"
"Je travaille depuis longtemps dans l'animation - un univers particulièrement dur - et, pour dire la vérité, je suis las des gens en général", affirme Mamoru Oshii dans ses notes de production. On ne peut être plus clair.
"C'est cette culture de la peur et de l'inquiétude dont je veux rendre compte de manière visuelle. Ce film parle de l'avenir de l'humanité, un sujet qui me passionne", ajoute-t-il toutefois.
Mamoru Oshii passe pour être "l'homme aux chiens" et précisément Batou le cyborg a un cocker dont l'affection salivaire ne s'offusque jamais des morceaux de métal dont le corps de son maître est truffé.
"Ce film ne défend pas l'idée selon laquelle l'espèce humaine est le centre du monde", poursuit Mamoru Oshii, dont le long métrage est farci de considérations philosophiques.
C'est ce qui l'apparente d'une certaine manière à "Matrix" par exemple ou à tout univers cyberpunk et/ou manga cher aux communautés des jeux de rôles sur table, des jeux vidéo et du PC en général.
Cela veut dire aussi que toute la poésie et toute la force d'"Innocence" est concentrée dans l'image et sa mise en scène, et également dans sa bande musicale, reprise de "Ghost in the Shell".
"Innocence" témoigne d'une fascination de la machine et de la technologie qu'on ne retrouve exprimée à un tel degré que chez Stanley Kubrick - dans "2001, Odyssée de l'Espace" en particulier.
L'équipe d'animateurs de Production IG manie en virtuose les matériels et logiciels dernier cri, tout autant que Pixar ou DreamWorks, et la restitution des technologies imaginées du futur est une projection directe de leur maîtrise de celles du moment.
Le travail des ambiances, des textures, des reflets et des lumières est simplement prodigieux. La mise en scène ne l'est pas moins et la quasi-totalité des plans est le résultat d'un savant cadrage. Et ce n'est pas le moindre des paradoxes d'"Innocence" que, en dépit de sa luxuriance et de ses innovations, sa filiation avec l'animation nippone ne fait aucun doute, ne serait-ce que par des visages qui hésitent entre le Levant et le Couchant ou par une certaine raideur des personnages lorsqu'ils se déplacent.
Il faut garder cela à l'esprit et oublier ce que le discours philosophique peut avoir de fumeux et de facile - comme celui de "Matrix" - voire dans ce cas précis de pontifiant."
Autre article disponible sur Telerama.fr :
Au Japon, on considère Mamoru Oshii, 52 ans, comme l'égal du maître Hayao Miyazaki (Le Voyage de Chihiro). Mais les univers qu'il décrit dans ses animes - la dénomination japonaise des films d'animation, improprement appelés mangas - sont nettement plus sombres : un futur où la frontière entre mondes virtuel et réel est indéfinissable, une société où l'intelligence artificielle a pris le pas sur l'humain. Après Patlabor, série sur les robots déclinée à la télévision puis au cinéma, il réalise en 1995 Ghost in the shell, sur les (més)aventures de flics cyborgs en quête de leur humanité. Innocence est la suite de ce film, qui aurait influencé les auteurs de Matrix. Entre-temps, Mamoru Oshii a délaissé l'animation pour tourner un film remarqué, Avalon (hors compétition à Cannes en 2001), en prises de vues réelles. Le cinéaste-animateur a une passion : les chiens, présents dans chacun de ses films. Une expo, intitulée « Mamoru Oshii et les bassets » a accompagné, à Tokyo, la sortie d'Innocence...
Aurélien Ferenczi /Telerama.fr
pour la critique du film :
"Moitié cyborgs, moitié humains aux performances améliorées par les progrès de la science, les héros futuristes d'Innocence, anime japonais et suite de Ghost in the shell, du même auteur, ont parfois des problèmes de « mémoire externe ». En fin de festival, ils ne sont pas les seuls… Essayons, pourtant : Batou le cyborg et Tegusa l'humain enquêtent ensemble sur l'étrange « suicide » d'androïdes prototypes. Ces robots dernier cri, dotés même d'organe sexuel, semblent se supprimer – et mettre en danger leur propriétaire – par conscience de l'inhumanité. Il est vrai qu'entre les décors grandioses mais glaçants – animation 3D assez ébouriffante – et les personnages sans âme – animation 2D volontairement rudimentaire -, Innocence décrit un monde tristement déshumanisé. Le ton étonne – notamment pour qui n'est pas lecteur de manga – par l'ambition de dialogues très écrits, qui citent Descartes ou Milton. L'intrigue patine un peu à mi-parcours, et il manque au final le vertige que provoquait Avalon, le précédent film – en prises de vue réelles – d'Oshii. Mais Innocence est une propostion cinématographique et festivalière tout à fait singulière."
O.P HxH a écrit :Ole j'ai fait un même post là à peu près juste avant toi
On va nous prendre pour des supers fans qui disent deux fois la même chose ^^'
Mais bon Innocence powa!!
J'avais même pas remarqué ^^ à deux minutes d'intervalle et avec la même photo
Ah, Killer7 ! [...] quand la subjectivité du sujet est atteinte, où l'objet n'est qu'objet, détaché, brillant ou mat, et non partie d'un tout qui constitue un univers émotionnel.
Production I.G., c'est des maîtres de l'animation. Je savais même pas qu'ils s'occupaient d'Innocence...
En tout cas, en attendant la sortie du film chez nous, vous pouvez toujours regarder Ghost in the Shell : Stand Alone Complex, et la deuxième saison, GIST : SAC 2nd GIG. J'ai adoré la première saison, et j'attends qu'il y ait plus d'épisodes pour me jeter sur la deuxième. Les deux saisons font chacune 26 épisodes de 25 minutes.
« Peuple, vous pouvez tout sans eux, eux seuls ne peuvent rien sans vous. » (« Idée sur le mode de la sanction des lois », Donatien de Sade)
Uzumaki Naruto-kun a écrit :Production I.G., c'est des maîtres de l'animation. Je savais même pas qu'ils s'occupaient d'Innocence...
En tout cas, en attendant la sortie du film chez nous, vous pouvez toujours regarder Ghost in the Shell : Stand Alone Complex, et la deuxième saison, GIST : SAC 2nd GIG. J'ai adoré la première saison, et j'attends qu'il y ait plus d'épisodes pour me jeter sur la deuxième. Les deux saisons font chacune 26 épisodes de 25 minutes.
I.G et Oshii c'est une histoire d'amour ^^
Y a pas que GITS qui est génial chez I.G, tout est génial!
Uzumaki Naruto-kun a écrit :Production I.G., c'est des maîtres de l'animation. Je savais même pas qu'ils s'occupaient d'Innocence...
En tout cas, en attendant la sortie du film chez nous, vous pouvez toujours regarder Ghost in the Shell : Stand Alone Complex, et la deuxième saison, GIST : SAC 2nd GIG. J'ai adoré la première saison, et j'attends qu'il y ait plus d'épisodes pour me jeter sur la deuxième. Les deux saisons font chacune 26 épisodes de 25 minutes.
I.G et Oshii c'est une histoire d'amour ^^
Y a pas que GITS qui est génial chez I.G, tout est génial!
grâce à AnimeKa.
D'ailleurs, je vais sûrement prendre Sakura Wars the Movie, et j'aime bien Cromartie (c'est délirant ^^). On peut aussi retenir de Production I.G. Medabots (-_-) et Avenger, mais là c'est surtout Bee Train qui le fait. (ce qui explique ça soit chiant... En tout cas pour les deux premiers épisodes)
C'est pas que du bon :p
EDIT : y'a aussi Jin Roh qui m'intéresse, et Tales of Eternia, mais là j'attends qu'il y ait plus d'épisodes. Par contre, je savais pas qu'ils s'étaient occupés de Furi Kuri ! (je pensais que c'était Gainax tout seul)
« Peuple, vous pouvez tout sans eux, eux seuls ne peuvent rien sans vous. » (« Idée sur le mode de la sanction des lois », Donatien de Sade)
A ta place j'envisagerais tout de suite le tatouage
Ah, Killer7 ! [...] quand la subjectivité du sujet est atteinte, où l'objet n'est qu'objet, détaché, brillant ou mat, et non partie d'un tout qui constitue un univers émotionnel.
), exemples içi et là.
