Test Prince of Persia
Exclusif à la PS2 pendant la fin d’année 2003, PoP s’en vient sur GC en ce début 2004 tout auréolé d’une réputation de kill app. Encensé par la critique, et ayant récolté au passage quelques récompenses, le bébé d’Ubi soft Montréal va tenter de relancer sur les consoles de Nintendo et Microsoft une carrière commerciale jusqu’à là plutôt moyenne.
Sous titré les sables du temps, cet opus s’appuie sur un objet que l’on découvre tout au début du jeu : la dague du temps. Celle-ci permet de revenir en arrière (magnifique séquence d’ailleurs) de quelques poignées secondes.
Grosso modo, le jeu se déroule comme ça : vous arrivez au début d’un niveau, une vision du futur vous montre des extraits (flashs en noir et blanc du plus bel effet) de ce qu’il faudra faire. Ensuite, c’est parti pour la tranche plate-forme. Pas de combats durant cette partie du jeu. Le prince coure, saute, s’accroche, se hisse, se rétablit avec une incroyable facilité. Trop peut-être ? Je m’explique, à vouloir trop simplifier la jouabilité, les développeurs on rendu la partie plate-forme du jeu un peu heu…plate. Une fois passé le premier étonnement du aux animations remarquables du héros, la traversée des niveaux ressemble à une ballade de santé. Et si par malheur, on fait un faux pas, retour en arrière grâce à la dague du temps et aux réserves de sables largement dispensées bien en évidence par les concepteurs du jeu. Quand aux passages qui cachent les extensions de vie, ils sont eux aussi bien mal dissimulés.
Fin du niveau et de la partie plate-forme, place au combat. Eh oui, à chaque fin de niveau on arrive dans une vaste salle bourrée de garde qu’il vous faut trucider. C’est bon, vous pouvez débrancher votre cerveau. Si pour vous les combats d’OoT contre plusieurs ennemis à la fois restent une référence absolue, passez votre chemin. On se rapproche plus ici des combats de SFA. Confus et hasardeux, ces phases tranchent totalement avec le reste du jeu. Il faut d’abord porter plusieurs coups à un ennemi pour le jeter au sol et ensuite lui planter la dague du temps dans le corps pour l’éliminer définitivement. Sinon, il se relève et revient à la charge. Pénible, d’autant plus que les ennemis peuvent vous attaquer pendant que vous utiliser la dague alors que vous ne pouvez pas vous défendre durant ce moment le jeu passant en « automatique ». Quand à la gestion de la caméra durant ces combats elle est franchement moyenne. Les changement d’angles de vue se font sans crier gare, vous déboussolant totalement pendant votre combat, sans parler des fois ou cette petite coquine de caméra se cache derrière un pilier juste au moment ou trois ennemis vous encerclent pour vous parler du pays. Beau gâchis si vous voulez mon avis…
PoP SoT contre PoP Snes :
Soyons fous, opposons SoT à la meilleure version de PoP en 2D (à mon sens), la version Snes développé par Arsys software en 1992 pour le compte de Konami.
Celle-ci envoyait déjà aux oubliettes la version originale tournant sur PC. Misant sur des graphismes somptueux, le développeur à l’époque ne s’était pas arrêté en si bon chemin. Les niveaux avaient été revus à la hausse en terme de taille et de difficulté. Un chronomètre mettait une pression impitoyable, les 2 heures imparties pour terminer le jeu obligeant le joueur à connaître le niveau quasi par cœur pour ensuite le traverser le plus vite possible. Le jeu se chargeant de vous délivrer un code à la fin de chaque niveau. Bourré de passages secrets, il fallait sans cesse sonder les plafonds et les sols pour découvrir les fioles de soins ou de vie. Agrémenté de combats dantesques, réservant quelques surprises de derrière les fagots (souvenez vous du combat contre vous-même et du fameux miroir…), la version Snes était aussi magnifique que difficile, un challenge parfaitement équilibré entre plate-forme et combat à l’épée.
Cet équilibre miraculeux fait défaut à SoT, qui oscille entre une partie plate-forme très facile et une partie combat hasardeuse. Refaites les trois ou quatre premiers niveaux de la version Snes et vous comprendrez mon point de vue. Victoire à la version Snes, sans discussion.
Graphisme : Merveilleux. Le palais à énormément de style, les effets sont légions (particule, brouillard, mouvement de l’eau…), les pas du prince soulèvent de petits nuages de poussière, les voilages ornant les couloirs bougent lorsque le héros passe à côté. Les couleurs pastelles collent parfaitement à l’ambiance et une multitude d’animation donnent vie aux décors.
Audio : Les musiques sont très discrètes, elles brillent même parfois par leur absence. Les voix sont correctes.
Maniabilité : Elle est à la fois excellente et trop simpliste. En quelques minutes on maîtrise le prince et on est capable de lui faire faire toutes sorte de cabrioles étonnantes. Très instinctive, elle participe énormément au plaisir de jeu, mais contrepartie de cette simplicité on n’a l’impression qu’il ne peut pas nous arriver grand-chose. La dague du temps renforçant cette sensation d’invulnérabilité.
Animation : Fantastique. C’est un véritable régal de voir le prince tourner autour d’une barre avant de se jeter vers une corniche et de s’y accrocher, effectuer un rétablissement, ou bien encore grimper à une échelle. Les mouvements du héros, extrêmement décomposés, semblent tout droit sortis d’un film.
Durée de vie : Je ne sais pas, les combats m’ont tellement gonflé que je n’ai pas terminé le jeu.
Plus :
- Graphismes.
- Animation.
- Prise en main.
Moins :
- Combats trop bourrins.
- Caméras mal gérées pendant les combats.
- Partie plate-forme trop évidente.
- Durée de vie ???
Conclusion : PoP SoT est un jeu magnifique graphiquement, doté d’une animation irréprochable et d’une ambiance réellement réussie. Voilà, à mon sens, c’est tout pour le positif. C’est déjà pas mal diront certains. Peut-être, mais ça ne suffit pas pour faire de ce jeu le hit absolu annoncé par toute la presse spécialisée.
Doté d’une partie plate-forme trop évidente (ou sont les passages secrets ? et les ennemis ?), le jeu devient très pénible dans sa partie combat.
Ajoutons à cela une linéarité à faire pâlir d’envie un Final Fantasy, une absence quasi-totale de passages secrets, et une propension à balancer de la poudre aux yeux toutes les trente secondes, ça commence à faire beaucoup de points qui m’ont énervé.
Alors bien sûr, PoP SoT en met plein la vue et devrait de ce fait, plaire au plus grand nombre. Moi, j’ai trouvé ce jeu brillant mais creux. Avis aux amateurs…
Note : 7/10
Ca, c'est le test que j'avais réalisé à la sortie du jeu. Je ne l'ai jamais envoyé au Dojo car à l'époque quand j'en parlais autour de moi j'avais l'impression d'être le seul à trouver ce jeu moyen...
Je suis content, je me sens moins seul aujourd'hui. Merci Marcadet et Martinus...
