Prix des jeux et comportement d'acheteur
Publié : 03 févr. 2010 12:28
Amis radins, amis fortunés, amis dépensiers, amis ruinés, prenez de votre temps (mais pas de votre argent) pour lire another fuckin' pavé (plus gros que l'autre qui a fait un four contrairement aux autres forums où il a été c/c
) !
Les propos ci-dessous concernent majoritairement le marché des jeux sur consoles de salon, mais je crois qu'on peut étendre le propos aux jeux PC et portables.
Lorsqu'on regarde remonte le temps jusque 1990 (NES, Master System) et qu'on observe les fluctuations du prix des jeux, on peut s'estimer globalement chanceux de ne pas avoir vraiment subi l'inflation, contrairement à d'autres médias (la BD de 10 € qui coûtait 5 € y'a 20 ans) ou à d'autres biens de consommation (le prix du pain a également doublé en 20 ans), ou même à l'immobilier (avoir acheté une baraque avant 2000, c'est être riche aujourd'hui).
Ce sujet n'est pas destiné à retracer l'historique du prix des jeux, mais un petit rappel (ou une prise de connaissance pour les plus jeunes) ne sera pas de refus. Je me focalise sur les consoles de salon depuis la NES, mais je pense que le schéma pour les consoles portables est similaire, avec des jeux toutefois un peu moins chers.
Petit flashback : 20 ans de prix approximatifs
1990 : un jeu NES coûtait entre 349 et 449 FF, soit 400 FF en moyenne, soit 60 €.
1994 : un jeu Megadrive ou Super NES coûtait l'équivalent de 50 à 70 €, avec parfois certaines vilaines pointes à 80 €.
1999 : un jeu PS coûtait autour des 60 €, tout comme les jeux N64 malgré le fait qu'une poignée d'entre eux culminait à 70 ou 80 €.
Depuis environ 2003 : le prix des jeux est standardisé autour des 60 €, et je crois que le début des jeux 360 et PS3 était plutôt vers les 70 €. Pour la Wii, le prix des jeux oscille entre 40 et 50 €, vite fait (c'est pas important). J'enlève le dématérialisé de l'histoire, j'y reviendrai plus loin.
Heureusement, le prix des jeux n'a donc pas doublé. C'est certainement grâce à un marché fortement agrandi et à une réduction des coûts de production (un CD ou DVD ou Blu-Ray coûte moins cher qu'une cartouche à fabriquer) que les coûts de développement, qui ont eux faramineusement augmentés, ont pu être amortis. C'est une hypothèse et je m'en cogne, c'était juste pour brasser du vent.
Un élément important, c'est que dans toute l'histoire des jeux vidéo depuis les consoles 8 bits, on n'a rarement vu un jeu sortir avec un prix directement au rabais. C'était également assez rares de faire des bonnes affaires ou de voir les revendeurs casser les prix comme ils le font parfois aujourd'hui (enfin, depuis l'époque de la PS2). On peut aisément dire que, dans l'ensemble, le prix moyen d'un jeu en 20 ans est toujours resté de 60 €, avec peu d'écart par rapport à cette moyenne. C'est un élément qui peut certainement être contesté par des cas isolés qui ne pèsent pas lourds dans la balance.
Ce qu'implique le prix fixe au niveau de la concurrence
Ce paragraphe ne concerne pas le grand public. Si tous les jeux depuis la nuit des temps sont à 60 €, on peut dire d'eux qu'ils partent en rayon des magasins en ayant tous les mêmes chances de se vendre. Le prix ne sera donc pas un critère dans le choix du jeu. Par contre, soucieux du bon usage de son argent, le joueur veillera à ce que le jeu réponde à ses attentes, qu'elles concernent la durée de vie (« 20 € pour 4 heures de Portal, c'est de l'arnaque », diront ceux qui paieront 60 € un jeu de 10 heures), la réalisation (« 50 € pour un jeu GameCube, ça va pas ou quoi », entendions-nous à la sortie de Twilight Princess), la notation dans les magazines (« 50 € pour FF7 sur PC, il a été noté 69% dans Joystick loooool ») ou n'importe quel autre critère débile. Le grand public, non concerné par ce paragraphe (rappelons-le) dira juste « 60 € pour un jeu vidéo, pas bien la tête ? ».
Bon, en gros, tous les jeux ne se valent pas et tous plairont différemment à chacun d'entre nous. Mais quand même, entre payer 60 € pour Super Mario 64 ou Rayman 2 et payer 60 € pour Croc ou Rascal, le choix est vite fait et, pour Croc comme pour Rascal, ça la fout mal (putain mais cette rime, les mecs
)... Fort heureusement, les développeurs commencent à se rendre compte, très lentement, que dorénavant, il va falloir un peu ajuster le prix des jeux en fonction de leur qualité s'ils veulent qu'on y joue un peu. Il aura fallu près de 20 ans (ou plus dans certains cas, l'avenir nous le confirmera) aux développeurs pour commencer (seulement commencer, oui), à songer à des différences de prix à la sortie. Quelques précurseurs avaient déjà commencé, avec audace : on se souviendra entre autres d'un des GTA sur PS2 vendu 20 € moins cher que les autres jeux à sa sortie, un gros pied-de-nez à l'industrie à l'époque.
Aujourd'hui, on en est où ?
Et bien, on en est nul part, et au mieux, c'est plutôt une logique de décroissance des prix avec le temps qui s'applique à quelques jeux. Une fois un jeu rentabilisé, il passe parfois en gamme budget (Pikmin, Assassin's Creed) ou il est parfois baissé de prix volontairement sans changer nécessairement de gamme (GTA IV). Parfois, c'est parce qu'il ne se vend pas bien (GTA CW, Madworld). Mais, globalement, les jeux sortent tous au prix fort, même les daubes, même les jeux courts, même les jeux qui coûtent trois fois rien à créer. Bon, alors c'est quoi l'avenir si on constate que ça ne bouge pas ?
Je suis un grand amateur de bonnes affaires, j'attends assez souvent de gros cassages de prix pour me procurer certains jeux. Ça ne m'empêche pas de payer plein pot à leur sortie certains jeux, mais ça m'ennuie pour d'autres, raison pour laquelle j'attends la bonne affaire. Parfois, ça me permet aussi de découvrir certaines surprises (Madworld, Battalion Wars ou Mirror's Edge) auxquelles j'aurais jamais joué à 60 €. Quelque part, c'est un échec pour un éditeur de devoir casser le prix de son jeu à un moment. Pour moi, ça signifie soit que le jeu est mauvais, soit qu'il a été vendu à un prix trop élevé.
J'ai longtemps pensé que le prix d'un jeu, au lieu d'être fixe (60 €), devrait varier en fonction de la qualité du produit. Certains l'ont compris, comme Activision qui a lancé MW2 plus cher que les autres jeux xD, et il s'est super bien vendu. D'autres n'ont pas nécessairement fait un pas en ce sens, mais ils osent enfin en parler. C'est donc avec grand plaisir, en lisant début janvier les interviews (de GameKult) de quelques dirigeants des branches francophones de EA, Sega, Capcom, Nintendo... que j'ai pu relever deux phrases allant presque dans ce sens :
Chez Sega :
Mais c'est pas tout, puisqu'aujourd'hui, nous avons...
La dématérialisation popularisée
Ces dernières années, le prix de certains jeux a augmenté artificiellement à cause des DLC. Il fallait avoir les couilles d'entuber profondément les joueurs avec certains DLC qui donnent juste quelques costumes ou deux bagnoles. Pourtant, ça marche, alors que ce contenu supplémentaire était à une époque gratuit et de grande qualité pour certains jeux PC qui voyaient leur contenu fortement augmenté à coups de patch rajoutant du contenu. Aujourd'hui, les patchs servent avant tout à corriger des bugs ; ça a toujours été leur vocation première, mais rares étaient les patchs sans ajout de contenu il y a 10 ans. Cela dit, certains DLC sont probablement de grande qualité aussi, mais à quel prix ?
Autre aspect de la dématérialisation, les plates-formes de vente en ligne (Steam en tête de liste) où certains jeux sont vendus aussi cher que dans le commerce. Le phénomène débarque même sur console, où les jeux dématérialisés Xbox 360 sont parfois plus chers que leur version boîte (Assassin's Creed en budget coûte plus cher en dématérialisé qu'en boîte). Mais grâce à la dématérialisation, on se réjouit parfois de certaines bonnes affaires ou offres ponctuelles destinées à promouvoir un jeu (par exemple : les offres week-ends promotionnelles sur TF2 ou les soldes de Noël chez Steam). Et surtout, on se réjouit de découvrir des titres de petits développeurs ne pouvant pas sortir leurs jeux en version boîte (Braid, Machinarium).
Le temps qui passe
Au fil de la vie, on prend de l'âge et on n'a pas nécessairement les mêmes envie de jouer, ou d'utiliser son argent. Certains voient leur pouvoir d'achat augmenter, et se jettent donc sur des tonnes de jeux, alors que d'autres se dirigent vers d'autres loisirs ou on simplement moins le temps de jouer, donc achètent moins.
Pour mon exemple personnel, j'ai découvert les jeux vidéo et on m'a offert une NES (pack SMB + Duck Hunt) en 1989 (j'avais 6 ans). Mon pouvoir d'achat était nul, et je ne pouvais obtenir des jeux qu'en cadeau. On m'offrait ainsi environ 3 jeux par an, le plus souvent aux fêtes de Pâques, de Noël et à mon anniversaire (septembre). Ainsi, mon année de jeu était bien segmentée, et on se prêtait parfois des jeux avec les enfants du quartier. Ce comportement de consommation de jeux :nerdz: a perduré jusqu'en 1994 environ où j'ai commencé recevoir suffisamment de sous lors de certaines occasions pour finir par me payer des jeux en économisant (mon argent passait alors intégralement dans la BD et les jeux vidéo, j'avais 11 ans). Je tournais alors à 5 jeux par an grâce aux fêtes et aux économies. C'est monté à 6 jeux par an vers 1999 (N64), et c'est resté comme cela jusqu'à ce que je décroche mon premier job en 2004 (GC). Depuis, le marché a connu de multiples cassages de prix, mon pouvoir d'achat est bien plus conséquent que celui d'il y a quinze ans, et j'ignore à combien de jeux je tourne par an. Tout ce que je sais, c'est que j'achète au prix fort un maximum de 4 jeux par an, le reste étant de la bonne affaire en grande quantité. Le seul truc qui a changé, c'est que je ne reçois absolument plus de thunes ni de jeux de la famille, et que seul une personne de mon entourage (mon cousin) a de bons goûts vidéoludiques et peut donc me prêter des jeux.
Et vous, qu'est-ce que vous pensez du prix actuel des jeux, et qu'est-ce qui vous ferait plaisir de voir sur ce plan ? Et surtout, quel comportement d'acheteur avez-vous et comment a-t-il changé à travers les âges ?

Les propos ci-dessous concernent majoritairement le marché des jeux sur consoles de salon, mais je crois qu'on peut étendre le propos aux jeux PC et portables.
Lorsqu'on regarde remonte le temps jusque 1990 (NES, Master System) et qu'on observe les fluctuations du prix des jeux, on peut s'estimer globalement chanceux de ne pas avoir vraiment subi l'inflation, contrairement à d'autres médias (la BD de 10 € qui coûtait 5 € y'a 20 ans) ou à d'autres biens de consommation (le prix du pain a également doublé en 20 ans), ou même à l'immobilier (avoir acheté une baraque avant 2000, c'est être riche aujourd'hui).
Ce sujet n'est pas destiné à retracer l'historique du prix des jeux, mais un petit rappel (ou une prise de connaissance pour les plus jeunes) ne sera pas de refus. Je me focalise sur les consoles de salon depuis la NES, mais je pense que le schéma pour les consoles portables est similaire, avec des jeux toutefois un peu moins chers.
Petit flashback : 20 ans de prix approximatifs
1990 : un jeu NES coûtait entre 349 et 449 FF, soit 400 FF en moyenne, soit 60 €.
1994 : un jeu Megadrive ou Super NES coûtait l'équivalent de 50 à 70 €, avec parfois certaines vilaines pointes à 80 €.
1999 : un jeu PS coûtait autour des 60 €, tout comme les jeux N64 malgré le fait qu'une poignée d'entre eux culminait à 70 ou 80 €.
Depuis environ 2003 : le prix des jeux est standardisé autour des 60 €, et je crois que le début des jeux 360 et PS3 était plutôt vers les 70 €. Pour la Wii, le prix des jeux oscille entre 40 et 50 €, vite fait (c'est pas important). J'enlève le dématérialisé de l'histoire, j'y reviendrai plus loin.
Heureusement, le prix des jeux n'a donc pas doublé. C'est certainement grâce à un marché fortement agrandi et à une réduction des coûts de production (un CD ou DVD ou Blu-Ray coûte moins cher qu'une cartouche à fabriquer) que les coûts de développement, qui ont eux faramineusement augmentés, ont pu être amortis. C'est une hypothèse et je m'en cogne, c'était juste pour brasser du vent.
Un élément important, c'est que dans toute l'histoire des jeux vidéo depuis les consoles 8 bits, on n'a rarement vu un jeu sortir avec un prix directement au rabais. C'était également assez rares de faire des bonnes affaires ou de voir les revendeurs casser les prix comme ils le font parfois aujourd'hui (enfin, depuis l'époque de la PS2). On peut aisément dire que, dans l'ensemble, le prix moyen d'un jeu en 20 ans est toujours resté de 60 €, avec peu d'écart par rapport à cette moyenne. C'est un élément qui peut certainement être contesté par des cas isolés qui ne pèsent pas lourds dans la balance.
Ce qu'implique le prix fixe au niveau de la concurrence
Ce paragraphe ne concerne pas le grand public. Si tous les jeux depuis la nuit des temps sont à 60 €, on peut dire d'eux qu'ils partent en rayon des magasins en ayant tous les mêmes chances de se vendre. Le prix ne sera donc pas un critère dans le choix du jeu. Par contre, soucieux du bon usage de son argent, le joueur veillera à ce que le jeu réponde à ses attentes, qu'elles concernent la durée de vie (« 20 € pour 4 heures de Portal, c'est de l'arnaque », diront ceux qui paieront 60 € un jeu de 10 heures), la réalisation (« 50 € pour un jeu GameCube, ça va pas ou quoi », entendions-nous à la sortie de Twilight Princess), la notation dans les magazines (« 50 € pour FF7 sur PC, il a été noté 69% dans Joystick loooool ») ou n'importe quel autre critère débile. Le grand public, non concerné par ce paragraphe (rappelons-le) dira juste « 60 € pour un jeu vidéo, pas bien la tête ? ».
Bon, en gros, tous les jeux ne se valent pas et tous plairont différemment à chacun d'entre nous. Mais quand même, entre payer 60 € pour Super Mario 64 ou Rayman 2 et payer 60 € pour Croc ou Rascal, le choix est vite fait et, pour Croc comme pour Rascal, ça la fout mal (putain mais cette rime, les mecs

Aujourd'hui, on en est où ?
Et bien, on en est nul part, et au mieux, c'est plutôt une logique de décroissance des prix avec le temps qui s'applique à quelques jeux. Une fois un jeu rentabilisé, il passe parfois en gamme budget (Pikmin, Assassin's Creed) ou il est parfois baissé de prix volontairement sans changer nécessairement de gamme (GTA IV). Parfois, c'est parce qu'il ne se vend pas bien (GTA CW, Madworld). Mais, globalement, les jeux sortent tous au prix fort, même les daubes, même les jeux courts, même les jeux qui coûtent trois fois rien à créer. Bon, alors c'est quoi l'avenir si on constate que ça ne bouge pas ?
Je suis un grand amateur de bonnes affaires, j'attends assez souvent de gros cassages de prix pour me procurer certains jeux. Ça ne m'empêche pas de payer plein pot à leur sortie certains jeux, mais ça m'ennuie pour d'autres, raison pour laquelle j'attends la bonne affaire. Parfois, ça me permet aussi de découvrir certaines surprises (Madworld, Battalion Wars ou Mirror's Edge) auxquelles j'aurais jamais joué à 60 €. Quelque part, c'est un échec pour un éditeur de devoir casser le prix de son jeu à un moment. Pour moi, ça signifie soit que le jeu est mauvais, soit qu'il a été vendu à un prix trop élevé.
J'ai longtemps pensé que le prix d'un jeu, au lieu d'être fixe (60 €), devrait varier en fonction de la qualité du produit. Certains l'ont compris, comme Activision qui a lancé MW2 plus cher que les autres jeux xD, et il s'est super bien vendu. D'autres n'ont pas nécessairement fait un pas en ce sens, mais ils osent enfin en parler. C'est donc avec grand plaisir, en lisant début janvier les interviews (de GameKult) de quelques dirigeants des branches francophones de EA, Sega, Capcom, Nintendo... que j'ai pu relever deux phrases allant presque dans ce sens :
Chez Sega :
Chez Capcom :Je ne vais pas utiliser l'argument qui est de dire "ramené au nombre d'heures de jeux, c'est moins cher qu'un film", etc. Aujourd'hui, quand on joue à un Bayonetta, Call of Duty : Modern Warfare 2 ou Assassin's Creed II sur un écran LCD HD qu'on a payé 1.000 euros, avec une PlayStation 3 à 300 euros, on n'est peut-être plus prêt à mégoter. Il est possible, alors, qu'on n'achète qu'un seul de ces jeux, mais on ira prendre celui qui nous "transcende". On ne se dira pas qu'entre 50 et 70 euros, on va prendre le moins cher - on prendra celui qui nous plaît. [...] Sur la question du prix lui-même, et c'est l'intérêt de la crise : c'est dans une tempête qu'on voit les meilleurs navigateurs. Les produits qu'on vendait trop chers à une époque vont désormais être réajustés dès le départ, car les jeux moyens, à l'inverse des blockbusters, ne sont pas achetés s'ils sont jugés trop chers - les joueurs préfèrent encore plutôt s'offrir des titres de qualité à prix "budget".
Mais pas d'enthousiasme, la suite de la réponse vient pondérer les dires du monsieur :Aujourd'hui, le jeu vidéo a tendance à vendre des Twingos au même prix que des BMW, mais il y a une sanction de marché derrière. Maintenant, si le consommateur estime que la qualité du jeu ne correspond pas à son prix, peut-être attendra-t-il une baisse de prix.
Le gars d'EA disait la même chose : sans vache à lait, pas d'investissements.Quant à baisser les prix pour vendre davantage de jeux ? Je ne pense pas. Quand on a sorti Street Fighter IV, étant donné le parc de consoles installé, on n'en aurait pas vendu deux fois plus en baissant son prix. Et puis, il faut aussi prendre en compte le business model : il était impossible pour Capcom de ne pas perdre de l'argent si l'on avait vendu SF IV à 20 euros de moins. Les coûts de développement, de distribution, les royautés payées aux développeurs et éventuellement aux ayant-droits... dans ce modèle, globalement, quand un jeu fonctionne, il permet souvent d'amortir les deux ou trois jeux qui n'ont pas marché à côté. L'éditeur réfléchit toujours avec l'ensemble de ses produits, et pour que l'un d'entre eux prenne un risque avec une nouvelle licence, il faut qu'il ait des franchises à succès à côté pour se le permettre. Sans vache à lait, pas d'investissements.
Mais c'est pas tout, puisqu'aujourd'hui, nous avons...
La dématérialisation popularisée
Ces dernières années, le prix de certains jeux a augmenté artificiellement à cause des DLC. Il fallait avoir les couilles d'entuber profondément les joueurs avec certains DLC qui donnent juste quelques costumes ou deux bagnoles. Pourtant, ça marche, alors que ce contenu supplémentaire était à une époque gratuit et de grande qualité pour certains jeux PC qui voyaient leur contenu fortement augmenté à coups de patch rajoutant du contenu. Aujourd'hui, les patchs servent avant tout à corriger des bugs ; ça a toujours été leur vocation première, mais rares étaient les patchs sans ajout de contenu il y a 10 ans. Cela dit, certains DLC sont probablement de grande qualité aussi, mais à quel prix ?
Autre aspect de la dématérialisation, les plates-formes de vente en ligne (Steam en tête de liste) où certains jeux sont vendus aussi cher que dans le commerce. Le phénomène débarque même sur console, où les jeux dématérialisés Xbox 360 sont parfois plus chers que leur version boîte (Assassin's Creed en budget coûte plus cher en dématérialisé qu'en boîte). Mais grâce à la dématérialisation, on se réjouit parfois de certaines bonnes affaires ou offres ponctuelles destinées à promouvoir un jeu (par exemple : les offres week-ends promotionnelles sur TF2 ou les soldes de Noël chez Steam). Et surtout, on se réjouit de découvrir des titres de petits développeurs ne pouvant pas sortir leurs jeux en version boîte (Braid, Machinarium).
Le temps qui passe
Au fil de la vie, on prend de l'âge et on n'a pas nécessairement les mêmes envie de jouer, ou d'utiliser son argent. Certains voient leur pouvoir d'achat augmenter, et se jettent donc sur des tonnes de jeux, alors que d'autres se dirigent vers d'autres loisirs ou on simplement moins le temps de jouer, donc achètent moins.
Pour mon exemple personnel, j'ai découvert les jeux vidéo et on m'a offert une NES (pack SMB + Duck Hunt) en 1989 (j'avais 6 ans). Mon pouvoir d'achat était nul, et je ne pouvais obtenir des jeux qu'en cadeau. On m'offrait ainsi environ 3 jeux par an, le plus souvent aux fêtes de Pâques, de Noël et à mon anniversaire (septembre). Ainsi, mon année de jeu était bien segmentée, et on se prêtait parfois des jeux avec les enfants du quartier. Ce comportement de consommation de jeux :nerdz: a perduré jusqu'en 1994 environ où j'ai commencé recevoir suffisamment de sous lors de certaines occasions pour finir par me payer des jeux en économisant (mon argent passait alors intégralement dans la BD et les jeux vidéo, j'avais 11 ans). Je tournais alors à 5 jeux par an grâce aux fêtes et aux économies. C'est monté à 6 jeux par an vers 1999 (N64), et c'est resté comme cela jusqu'à ce que je décroche mon premier job en 2004 (GC). Depuis, le marché a connu de multiples cassages de prix, mon pouvoir d'achat est bien plus conséquent que celui d'il y a quinze ans, et j'ignore à combien de jeux je tourne par an. Tout ce que je sais, c'est que j'achète au prix fort un maximum de 4 jeux par an, le reste étant de la bonne affaire en grande quantité. Le seul truc qui a changé, c'est que je ne reçois absolument plus de thunes ni de jeux de la famille, et que seul une personne de mon entourage (mon cousin) a de bons goûts vidéoludiques et peut donc me prêter des jeux.
Et vous, qu'est-ce que vous pensez du prix actuel des jeux, et qu'est-ce qui vous ferait plaisir de voir sur ce plan ? Et surtout, quel comportement d'acheteur avez-vous et comment a-t-il changé à travers les âges ?