La babouchka Lioudmila Zykina tire sa révérence
Publié : 02 juil. 2009 22:28
Qui n'avait pas dansé sur l'une de ses chansons, qui n'avait pas fredonné l'une de ses rengaines ? Véritable vedette de la chanson populaire russe, Lioudmila Zykina nous a quittés - trop tôt diront certains, trop tard diront d'autres, à l'âge de 80 ans dirons-nous sans trancher. Tout simplement surnommée la petite mère du peuple chantant, Lioudmila Zykina était l'incarnation de l'âme russe : solide, violente, passionnée, dramatique ; en un mot, excessive.
"La Russie n'est pas un territoire, c'est un état d'esprit. Je suis l'Anna Karénine de Tolstoï, la Grouchenka de Dostoïevski, la Mouette de Tchekov, la Fille du Capitaine de Pouchkine." Et en effet, celle que l'on surnommait aussi la babouchka de Krasnoïarsk était tous ces personnages à la fois, peignant dans ses chansons - ses complaintes diront certains, ses poèmes diront d'autres, ses chansons dirons-nous sans trancher - les tourments de l'âme slave, des affres de l'adultère à la folie des soirées tsiganes, de l'abîme existentielle à l'exil caucasien.
Grand admirateur de l'artiste, François Mitterrand l'avait reçue à plusieurs reprises à l'Elysée, et il lui avait notamment demandé de venir chanter Joyeux Anniversaire à l'occasion des 10 ans de Mazarine. Celui que l'on surnommait tout simplement la Mitte, et qui reste jusqu'à aujourd'hui l'unique président socialiste de la Vème République, avait ainsi déclaré que "Lioudmila Zykina poss[édait] ce trait de caractère si essentiellement russe et qui fait tant défaut aux Français : la générosité." Dans un geste hautement symbolique, à la veille de quitter ses fonctions, il l'avait promue au rang de Chevalier de la Légion d'Honneur, l'une des innombrables récompenses reçues par celle que l'on surnommait tout simplement la Nana Moskovite.
Avec son décès, c'est la chanson de tous les pays qui est orpheline. Ce soir Lioudmila, la France reconnaissante te salue.
"La Russie n'est pas un territoire, c'est un état d'esprit. Je suis l'Anna Karénine de Tolstoï, la Grouchenka de Dostoïevski, la Mouette de Tchekov, la Fille du Capitaine de Pouchkine." Et en effet, celle que l'on surnommait aussi la babouchka de Krasnoïarsk était tous ces personnages à la fois, peignant dans ses chansons - ses complaintes diront certains, ses poèmes diront d'autres, ses chansons dirons-nous sans trancher - les tourments de l'âme slave, des affres de l'adultère à la folie des soirées tsiganes, de l'abîme existentielle à l'exil caucasien.
Grand admirateur de l'artiste, François Mitterrand l'avait reçue à plusieurs reprises à l'Elysée, et il lui avait notamment demandé de venir chanter Joyeux Anniversaire à l'occasion des 10 ans de Mazarine. Celui que l'on surnommait tout simplement la Mitte, et qui reste jusqu'à aujourd'hui l'unique président socialiste de la Vème République, avait ainsi déclaré que "Lioudmila Zykina poss[édait] ce trait de caractère si essentiellement russe et qui fait tant défaut aux Français : la générosité." Dans un geste hautement symbolique, à la veille de quitter ses fonctions, il l'avait promue au rang de Chevalier de la Légion d'Honneur, l'une des innombrables récompenses reçues par celle que l'on surnommait tout simplement la Nana Moskovite.
Avec son décès, c'est la chanson de tous les pays qui est orpheline. Ce soir Lioudmila, la France reconnaissante te salue.
