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Je suis un homme du passé et de l'avenir lointain. Je n'habite pas le présent, car j'ai compris la nécessité de combattre la mémoire courte." (Pierre Legendre)
La question se pose même pas. Il est évident que l'on est lié à des origines et qu'elles font parties intégrantes de notre identité.
Aujourd'hui, il est fasciste de dire qu'on est fier de notre identité, c'est à dire de nous-même. Il est bon ton de dire qu'il faut se "libérer" de nos identités pour entrer dans l'universalisme abstrait. Rien de pire pour se faire manipuler quand on hérite d'aucune tradition centenaire voire millénaire. Sans pouvoir avoir la comparaison nécessaire par rapport aux autres, je ne peux que m'enfoncer par le fait que je n'ai aucun appui, aucune mémoire pour me repérer afin d'être libre.
Quand on se connaît soit-même, on s'aime forcément mieux. S'aimer (je parle pas d'être narcissique) c'est aimer les autres, c'est donc mieux les connaître. L'altérité fait que sans l'autre je ne suis rien, mais que sans moi l'autre n'est rien, s'aimer c'est s'aimer ensemble et c'est créer d'avantage d'amour. En bref, on peut très bien être catholique pratiquant à mort et connaître parfaitement la civilisation chinoise.
Ce que certains reprochent à la fierté de l'identité, ce n'est en fait pas l'identité mais un manque d'identité qui renforce un protectionnisme vide de tout contenu. Parler du problème de l'identité, c'est dire qu'elle est déjà en danger, sinon on en parlerait pas, parce qu'une identité cela va de soi.
Aujourd'hui, on peut parler de fausse identité par rapport au passé en le sublimant sans le connaître, comme par rapport au futur en transposant l'identité sur quelque chose d'inerte (le présent est inclus dans les deux) :
Pour le passé, quand un français d'origine musulmane me dit qu'il est fier de son identité religieuse alors qu'il n'y connait strictement rien à part le ramadan, c'est quelqu'un de perdu qui peut virer rapidement vers l'extrémisme parce qu'il se repose sur des détails qui ne sont en rien une solide base et un sens révélateur de ce qu'est une identité.
Pour le futur, quand un geek sort que sa seule identité est le fait que sa métaphysique repose sur l'informatique, il se base également sur rien, parce qu'il n'a pas conscience qu'il hérite encore d'une longue civilisation qui lui permet de jouer ce marginal émancipé de la masse traditionnelle, sans se rendre compte que sans elle il serait plongé dans un vide abyssale parce cela repose que sur un détail (l'informatique en-elle ne pose aucune éthique, aucune histoire, aucun sens, aucune philosophie, rien).
L'identité est certainement l'un des problèmes majeurs du monde contemporain.
Sinon Rayy la photo que tu as mise, pour moi c'est clairement un trans
