D'habitude j'aime bien lire le figaro, je commence à suffisamment m'y connaître pour dicerner les textes partisans du reste et globalement je les trouve plutôt sérieux, plutôt curieux d'aller chercher d'autres sujets que les trucs habituels.
Enfin, le figaro.fr est (pour moi) de loin le site le plus réactif des 3 grands nationaux... mais malgré tout, on tombe encore parfois sur du boulot de collégien, exemple :
http://www.lefigaro.fr/france/20070328. ... paris.html
Je vous le colle ensuite, il y a un passage qui bien sûr m'a fait bondir, je vous laisse deviner lequel. Mais c'est surtout la toute première phrase qui est énorme : "Lefigaro.fr a recueilli le témoignage <b><u>d’un </u>policier</b>"
Pas 3 ou 4, pas un délégué syndical ou un chef de brigade ou n'importe qui d'autre, non non, un seul ! Et ce type-là se retrouve en une (en ce moment en tout cas, ça bouge vite) du figaro.fr !
Imaginons qu'il soit tomber sur une perle d'objectivité, même avec ça, un minimum de sérieux implique d'aller interroger quelqu'un d'autre avant de pondre un papier lu par des milliers de personnes en rentrant du boulot !
Mais non, par-dessus le marché, il a fallu qu'il tombe sur un flic (c'était prévisible) qui ne manque pas d'a priori... Et le journaliste de les rapporter mot pour mot, sans aucune analyse, mise en perspective, rien !
Et après vous allez les voir pleurer parce qu'ils sont concurrencés par les grandes agences (celles qui remplissent metro et 20 min) : Reuters, AFP, AP...
Alors, sur cette base, gare du nord ou pas, on peut débattre pendant une semaine si vous voulez, personne n'aura la vérité. La seule vérité qui soit sûre d'après ce putain d'article c'est que le type qui a pondu ça devrait avoir honte tout comme son directeur qui l'a laissé faire, voire le lui a demandé.
Minable.
Lefigaro.fr a recueilli le témoignage d’un policier de la Brigade des réseaux ferrés qui sillonne chaque jour le métro parisien. Visite guidée.
La gare du Nord. Sa mezzanine, ses larges escaliers et couloirs, ses quais bondés. Et ses jeunes délinquants, qui aiment parfois la transformer en «ring de boxe». L’expression est de Martin (*), un des 1 200 agents de la Brigade des réseaux ferrés, composante active de la sous-direction de la police régionale des transports. 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, armés et munis d’une matraque, ils sillonnent les métros et les RER de Paris et sa banlieue.
«Le gros point noir, c’est la gare du Nord !», explique Martin, interrogé par le figaro.fr. «Le phénomène de bandes est constant et ce qui s’est passé mardi soir n’est qu’une amplification du phénomène. Des jeunes, par groupes de 10 ou plus, arrivent des banlieues et se donnent rendez-vous tous les jours devant un magasin de sport. Ils prévoient des sorties, dealent de la drogue et la fin est souvent la même : une bagarre en public.»
Problème : la zone se révèle vite difficile pour les forces de l’ordre. Elle est grande, et les multiples sorties et la zone d’échange des RER font souvent office d’échappatoire idéal. «Mais les personnes à problème sont connues, relève Martin. Elles sont essentiellement d’origine maghrébine et d’Afrique noire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, les noms sur les procès-verbaux sont clairs, les faits sont incontestables.»
Quand associations et journalistes s’en mêlent
Si les scènes guerrières de mardi soir étaient «archi-prévisibles» pour lui et ses collègues, les incidents physiques restent tout de même peu fréquents sur le réseau métropolitain parisien. «Les gens n’en viennent pas souvent aux mains. Ils connaissent la ligne jaune. Verbalement, par contre, on a toujours au droit aux phrases du genre : « vous n’avez rien d’autre à foutre, vous faites un métier de con.»
La journée-type ? A chaque début de service, les officiers donnent les consignes, par exemple renforcer les stations à proximité d’un lieu de déplacement d’une personnalité politique. Jamais en planque. Au contraire, ils se montrent pour surveiller les fraudeurs ou appréhender les clandestins.
Surprise. Certains «ennemis» inattendus surgissent lors d’opérations de lutte contre l’immigration irrégulière. «Peu après notre arrivée, des associations de défense de sans-papiers et de journalistes issus de médias d’extrême gauche débarquent pour tout constater. Ils nous perturbent, foutent en l’air notre travail, et nous sommes obligés d’annuler l’opération», s’emporte Martin. D’autant qu’à quatre semaines du premier tour de l’élection présidentielle, les consignes des autorités sont claires : «Pas de grabuge !» Résultat : «Certaines stations deviennent des zones de non droit et la police ne peut qu’observer la délinquance prospérer.»
(*) Le prénom a été modifié.
Encore une fois, ne jugez pas le site sur la base de ce simple article. Je l'ai posté uniquement pour vous montrez comment, avec un type qui fait si mal son boulot et des lecteurs qui ne sont pas constamment en train de se demander si l'auteur est sérieux, comment donc des lecteurs peuvent se retrouver à réfléchir sur des informations qui au lieu d'éclaircir les faits, créent des amalgames. Et des amalgames qui se retrouvent légitimés parce que en une d'un site reconnu d'un canard reconnu !
Alors oui, si vous ne faîtes pas gaffe, ce que vous retenez de l'article c'est que les flics de la gare du nord nous disent que ce sont les noirs et les arabes qui foutent la merde !
Ha bon ? Ce ne sont pas des jeunes délinquants que les flics observent gentiment dealer sous leurs nez (z'attendent quoi ? Un pain de cocaïne pure ?) non non, ce sont des gens "essentiellement d’origine maghrébine et d’Afrique noire".
Bon puisque c'est comme ça que <b>les flics</b> (des mecs qui connaissent leur boulot quand même, sans ça, on leur demanderait pas leur avis) les caractérisent, on a plus qu'à se torcher le cul avec la déclaration des droits de l'homme et voter Le Pen !
Et ça ose s'appeler journaliste :
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J'ai pas le temps d'écrire un roman, mais je ne te dirai qu'une chose pour réagir au fait que les médias se contentent de parfois très peu d'informations pour tirer des conclusions. Personnellement, je déteste tout ce qui est avis de quelques personnes, voir même des sondages de société que les journaux balancent gaiement comme des gros c**s (ou quand - de 0.05% de la population est sois disant représentatif).Je vous le colle ensuite, il y a un passage qui bien sûr m'a fait bondir, je vous laisse deviner lequel. Mais c'est surtout la toute première phrase qui est énorme : "Lefigaro.fr a recueilli le témoignage d’un policier"
Parfois l'information est incomplète, mais au lieu de le signaler on présente la chose comme une vérité générale.
Pour ce qui est de cet article, c'est pareil, il présente un truc invérifiable et pas représentatif.
Et pour te dire comment ça marche ce genre de manipulation, aujourd'hui, un collègue m'a dit "marre des arabes et des africains qui foutent la merde en france", comme si y'avait qu'eux

Et le coté dangereux c'est que des gens se servent de ça pour manipuler les mentalités, à commencer par certains politiques <_<