deisuke a écrit :
<b>Normalement si l'on obéit aux règles du libéralisme et/ou du capitalisme, le marché se régule tout seul</b>. Donc l'intervention des banques centrales pour sauver tout ces établissements ne transforme t'il pas ce marché en socialisme pour riche?
Si j'étais aussi à jour dans l'actualité qu'il y a quelques mois (si je maitrisais pleinement les données de la crise en gros), je t'aurais pris faussement de haut par "c'est de l'ironie ou de la naïveté ?"
L'idée est là, les idéologies ne fonctionnent pas et parmi elles, le libéralisme est un cas d'école qui se rappelle régulièrement à nous.
Le marché qui se régule tout seul, tu n'as que quelques profs d'éco, des économistes cons ou vendus ou des politiques qui n'ont rien trouvé de mieux pour te dire que ça fonctionne parfaitement de manière autonome... Oui ça fonctionne, en théorie, à périmètre et acteurs égaux et si ceux-ci remplissent certains critères que tu ne rencontres jamais.
En réalité, cela peut fonctionner à condition d'être bien encadré. L'offre et la demande suffisent au jour le jour, mais tu as besoin d'une entité externe au marché pour l'observer, le vérifier, contrôler et, dans ce cas précis, étudier les modifications à moyen/long terme.
Enfin, au niveau politique, américain en particulier, cela fait très longtemps que plus personne n'imagine que l'économie réelle a quelque chose à voir avec la théorique et donc ne suit plus les préceptes associés. Républicains, dont Bush mais aussi démocrates j'imagine, n'ont aucun problème avec le protectionnisme, nationalisme économique, situation de mono/oligopole, intervention de l'état, etc. Pragmatiques et avec une courte vue.
Nous avons eu la "nouvelle" économie, les scandales dans les bilans de entreprises (Enron), les scandales des stock-options et maintenant les subprimes ; la morale est simple, tant que ça marche et que l'argent coule à flot (et arrive directement ou indirectement jusqu'aux politiques), on ne fait rien, le pouvoir est chez "eux". Quand ça pète, on ressort la justice, la défense de la veuve et l'orphelin, les grands principes, quelques têtes sautent (immédiatement remplacées par des personnes du même tonneau en ce qui concerne la finance) et une fois que l'on a trouvé un moyen de calmer tout le monde, on attend la prochaine bulle en s'endormant à nouveau.
deisuke a écrit :Ce qui est dramatique dans tout ça c'est qu'on libère des milliers de milliards de dollars pour sauver les banques, le système financier et ceux qui y contribuent mais pas ceux qui se sont endettés à cause du système mis en place par celui ci.
Tu as déjà eu
un premier plan mais qui ne ciblait pas précisément ces endettés apparemment.
Le futur plan de sauvetage, faudra vérifier a posteriori mais pour le moment, il s'agit de reprendre des créances dont on évalue mal le risque. Cela va faire beaucoup de 0 mais, voyons la vie en rose, si cela permet de détendre la situation sur le marché du crédit, de redonner confiance dans le système (+ effet nouveau président) , de relancer l'économie, stabiliser le marché immobilier, diminuer l'endettement des ménages... alors le taux de remboursement pourrait ne pas être si catastrophique pour les finances publiques. Hypothèse à prendre avec des pincettes, je ne suis pas sûr des mécanismes.
Actuellement, il y a des pertes mais elles sont surtout dues à des dépréciations, des provisions passées, je pense même qu'à l'heure actuelle le problème n°1 c'est que l'on ne sait pas combien ça va vraiment coûter au final, les provisions sont-elles trop basses ou trop hautes ? Tu trouves même des critiques, pas forcément malhonnêtes, sur les règles comptables qui créeraient un cercle vicieux.
deisuke a écrit :Je ne parlerai pas d'abus du capitalisme parce que le fait que des societés s'effondrent est partie intégrante de sa mécanique, par contre il y a un abus des acteurs du marché.
Et encore, à peine Lehman se cassait la gueule que AIG était sauvé, à des conditions draconiennes certes mais tout de même.
deisuke a écrit :De ce fait ne serait il pas légitime que le marché paie aux l'Etats un VRAI impôts si celui ci est obligé d'intervenir à chaque crise pour réguler le marché de façon artificiel?
Je vais un peu me faire l'avocat du diable, mais rien qu'un peu parce que c'est en gros le fond de ma pensée. Pourquoi "le" marché devrait-il payer ? (certains rajouteraient "plus qu'il ne paie maintenant") D'ailleurs qui ? Les survivants, ceux qui justement n'ont pas fait, ou pas trop, de conneries ?
Et de quoi le marché est-il responsable ?
Juste au-dessus a écrit :
Le marché qui se régule tout seul, tu n'as que (...) quelques économistes cons ou vendus ou des politiques qui n'ont rien trouvé de mieux pour te dire que ça fonctionne parfaitement de manière autonome. (...) En réalité, cela peut fonctionner à condition d'être bien encadré. (...)
Au niveau politique, cela fait très longtemps que plus personne n'imagine que l'économie réelle a quelque chose à voir avec la théorique et donc ne suit plus les préceptes associés.
Vous m'avez vu venir : et si finalement c'était l'Etat le responsable au premier plan, de par la défaillance de ses divers (pas qu'un !) mécanismes et commissions de contrôles ?
J'ai pas tout pigé dans la crise, mais ne venez pas me dire qu'on ne savait pas. N'importe quel banquier/agent immobilier de base savait parfaitement qu'il y avait une bulle alimentée par des gens sans garantie. N'importe quel observateur/boursicoteur voyait des sommes colossales se trimbaler sur les marchés. Faut bien voir que quelques mois avant la crise, absolument tout était au max : immobilier, actions, matières premières et art. La titrisation (le fait de transformer une créance en titre négociable) et l'argent bon marché à l'excès ne pouvaient pas passer inaperçue aux milliers de personnes qui bossent dans le secteur.
N'importe quel financier spécialisé dans le domaine, n'importe quel journaliste mis au parfum aurait pu découvrir le poteau rose d'un prêt accordé sans garantie puis disparu par magie sur les marchés, et rien ne dit que ça n'est pas arrivé mais que tout le monde n'a pas fait la sourde oreille.
Sinon, je confirme ce que dit Meduz', même si tu as également raison Deisuke, simplement, le système est totalement interdépendant, tu as des dizaines d'établissements qui avaient, d'une manière ou d'une autre, prêté de l'argent à Lehman par exemple. Chacune a récemment expliquer à combien se montaient ses pertes potentielles maximales. Quant à AIG, je crois que le risque était la "contamination" de l'activité assurance qui aurait eu un impact trop important, surtout aux Etas-Unis.
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Rien à voir mais au départ, j'étais venu posté que le Japon
bouge mais juste un peu, le
nouveau semble être un (vrai-)con.