Mortal a écrit :Pharaoh a écrit :Le mythe du protectionnisme et de l'industrialisation, c'est ce qui a relancé la Russie et l'a sortie de la crise de 1998, quand elle a décidé de ne plus suivre le FMI. C'était il y a dix ans et ça continue depuis... C'est pareil dans les pays d'Asie du Sud-Est qui ont un contrôle des taux de change et qui ont des industries fortes.
Ce qui est partiellement faux, puisque l'activité industrielle diminue, même dans les pays du sud-est asiatique (cf. l'article que je t'ai mis en lien). Concernant la sortie de crise de la Russie, c'est quand même essentiellement à cause du gaz et du pétrole. Basiquement, si en France on avait du pétrole (on aurait pas d'idée

), on serait un peu moins dans la merde.
La Russie, c'est une grosse activité industrielle qui est en crise comme la nôtre, la seule différence c'est que leurs secteurs protégés (les mêmes qu'en France, je ne peux donc pas te laisser dire que c'est du protectionnisme) sont bien plus importants que les nôtres (armement, spatial, etc…).
Ouais enfin ce qui a relancé la Russie en 1998 ce n'est pas les hydrocarbures, mais un vrai projet industriel adossé à une vraie politique économique nationale (qui a conduit à de nombreuses nationalisations) (en fait, ils ont dit au FMI d'aller se faire enculer, ce que les pays qui réussissent font tous : Chili, Argentine, Brésil, Chine, etc..). La Russie c'est pas l'Algérie ou la Hollande dont les économies sont à chier si on enlève le gaz. En plus la Russie participe à je crois 40% de la croissance finlandaise, et à celle d'autres pays alentours. On aurait beaucoup d'intérêts à se tourner vers la Russie... (ne serait-ce qu'au niveau politique)
J'ai pas encore lu l'article des Econoclastes mais j'espère qu'ils ne croient pas à une économie post industrielle... L'Allemagne, dont on nous vante tant les mérites, a en réalité une industrie merdique puisqu'elle fait tout sous-traiter en Hongrie, République tchèque etc, ce qui a abouti au final à une baisse des salaires, un modèle social pas très enviable, et une économie où le 1% le plus riche possède 12% de la richesse nationale (ça laisse rêveur sur le modèle de société inégalitaire qu'est la société post industrielle). Avec tous les projets industriels possibles quand un pays est ambitieux, c'est dommage d'arriver à penser que le seul modèle est la société de services qui sous-traite à des pays pauvres... Ça nous conduit à "faire fabriquer par des esclaves pour vendre à des chômeurs" comme dirait la Marine nationale
Mortal a écrit :Pharaoh a écrit :La loi Giscard Pompidou, c'est juste que ça crée de la dette étant donné que les taux d'intérêt sont bien plus élevés, et en plus les banques privées empruntent à des taux avantageux à la BCE, et c'est les pays qui remboursent des intérêts monstres aux banques privées... Faudra expliquer la logique quand même.
C'est malheureusement plus compliqué que ça et tu le sais probablement aussi bien que moi : si un État a les rennes complet, c'est le bordel et on arrive à la situation de l'Empire Romain ; si on laisse tout le pouvoir aux banques, on arrive à la situation qu'on vit actuellement en cas de mauvaise gestion. Abroger la loi Giscard-Pompidou ne changera rien à la situation actuelle, surtout pas maintenant.
À long terme, je pense qu'il faudra plus regarder vers la solidarité européenne pour la gestion des fonds des États-membres (au moins de la zone euro). Mais là-dessus, je sais que tu es plutôt anti-europe, donc je pense que c'est pas le genre de proposition que tu vas trouver acceptable.
À chaque fois j'entends l'argument de l'indépendance de la BCE, des solutions prédatrices qui seraient mises en oeuvre sans ça... Mais l'indépendance de la BCE est un mirage. Il n'y a que dans la presse française que la BCE aide les pays européenns, en Angleterre les "aides" à l'Italie et à l'Espagne ça devient : "The ECB throws Italy and Spain to the wolves"... En Italie ils sont entrain de faire comme en Grèce : sacage des retraites, démantèlement du droit du travail, des services publics... J'aimerais bien des articles sur l'utilité réelle de ces mesures : à qui profitent-elles réellement ? Les noms des multinationales et des banques qui s'enrichissent sur cette casse sociale et sur la dilapidation des services publics... Enfin remarque, avec la nomination de Mario Draghi, on a déjà un élément de réponse, au vu et su de tous. Autre élément de réponse : les dépenses du Ministère de la Défense grecque qui ne changeront pas malgré les plans drastiques actuels. Les groupes d'armement vont passer un bon hiver ça va...
Un troisième doute sur l'indépendance de la BCE : le fait qu'elle s'allie au FMI, dont on sait depuis longtemps qu'il est piloté par les Etats-Unis.
Toutes ces raisons font que je suis anti-europe, mais il y en a des milliers d'autres : voir le dossier du Cri du contribuable sur les dépenses inutiles faramineuses de l'Europe, avec à la clé les déclarations du génial Jacques Delors sur le "despotisme doux et éclairé" de l'UE. On y apprend notamment les dépenses pour les salaires et les retraites des eurodéputés, des présidents de la Commission non élus démocratiquement, on y apprend que l'UE a financé à une organisme publicitaire la campagne en faveur du Oui en Irlande, violant toute légalité, etc etc..
Donc pour moi il n'y a aucun problème à ce que ça soit les Banques centrales nationales qui aient le pouvoir de battre la monnaie, parce qu'elles savent quelle situation est adaptée à l'économie de chaque pays. En 1998, la Chine, qui a les pleins pouvoirs sur sa monnaie, a fait l'effort de ne pas dévaluer quand tous les pays d'Asie du Sud-Est le faisaient à cause de la crise induite par les mesures du FMI : c'est possible d'être raisonnable en ayant les leviers monétaires, d'être responsable et souverain.
Mortal a écrit :Pharaoh a écrit :La source c'est les deux livres de Sapir, La démondialisation et le Nouveau XXIème siècle. J'ai préféré celui-là vu que La démondialisation est quand même plus dans l'économie, donc un peu chiant.
Et tu crois tout ce que tu lis

? Plus sérieusement, c'est malheureux à dire mais les machins économiques rébarbatifs, c'est ce qu'il y a de plus utile pour bien comprendre les aberrations des programmes politiques notamment d'extrême gauche/extrême droite qui sont en général pas brillant (les programmes gauche/droit étant en général plus réalistes, mais jamais vraiment satisfaisants).
JE crois pas tout ce que je lis, mais ses livres me semblent cohérents et ne contiennent pas seulement de l'économie (sujet où en auto-dictate, on est pas toujours sûr de ce qu'on lit), mais aussi de la politique, de la géo-politique, etc..
mortal a écrit :Pharaoh a écrit :L'immigration c'est un sujet important parce qu'il a de multiples facettes : sociale, économique, culturelle, au niveau de la promiscuité dans les transports, bref c'est vaste... ça veut pas dire que c'est le seul sujet. Mais ne pas s'y atteler sérieusement alors que l'immigration est un échec dans absolument toute l'Europe malgré des politiques migratoires différentes (mais toujours trop massives), c'est se voiler la face. Là aussi le livre de Tribalat "Les yeux grands fermés" apprend pas mal de choses, alors que c'est une gauchiste encore une fois.
Ah mais j'ai jamais dit que c'était pas un sujet important. Je sais juste franchement pas si ça vaut le coût d'en faire tout un plat. Après, tu vas sûrement me dire que tout est lié à l'immigration, mais ça reviendrait au même que de dire que la crise de la dette souveraine c'est entièrement à cause des subprimes : c'est simpliste et ce n'est même pas le fond du problème.
Mais ça, ce n'est plus une question d'argument mais de conviction (et surtout, je suis pas assez renseigné sur le sujet pour vraiment être capable d'en débattre).
Et je sais pas ce que tu as avec les gauchistes
EDIT : Rien à voir, mais étant donné la situation de l'Italie et de la Grèce, je conseille aux clients de la SoGé et du Crédit Lyonnais/Crédit Mutuel de commencer à réfléchir pour faire leur bagage -->
http://www.dailymail.co.uk/news/article ... rsens.html
Le Crédit Lyonnais possèdent 8 à 9% de ces actifs de créance en Grèce
EDIT2 : tiens si,
je viens de trouver un chiffre. Comparé aux 200 milliards de déficit annuel, c'est un peu comme si on essayait de rééquilibrer les revenus d'une famille avec la pièce de 1 euro qu'on vient de trouver dans le métro

. Bref, ce n'est pas sur cet argument que tu me convaincras sur ce sujet particulier

[/quote]
Selon le rapport Gourévitch, c'est 67 milliards d'euros qui sont en jeu.
Mais encore une fois, le sujet n'est pas uniquement économique. Mëme si l'immigration rapportait de l'argent (imaginons), si elle était le vecteur de tensions qu'elle est actuellement, elle resterait non désirable. Même au Canada, où ils ont fait le choix de recruter des migrants avec de bons revenus, ils sont confrontés à de gros problèmes d'intégration.
Aujourd'hui en France, on gagne notamment une élection sur la sécurité et sur les moutons dans la baignoire, ce qui était inimaginable dans les années 50. Qui a fait naître cette situation ? ceux qui ont organisé l'immigration dans les années 60/70, le regroupement familial... Ceux qui financent des mosquées avec l'argent du contribuable en toute illégalité d'un côté, et de l'autre montrent du doigt les "bougnoules" avec leurs voiles... tout ça en réduisant les effectifs de la police, de la justice et des hôpitaux, faut avoir le sens des priorités. Faudrait aussi se poser la question de la majorité des musulmans qui se laissent embrigader par des crouilles pour qui l'important c'est la burqa, d'avoir sa mosquée et sa boucherie halal, plutôt que d'avoir une école qui fonctionne, une police compétente, un service hospitalier de qualité, etc..
C'est plus seulement de l'économie, c'est un modèle de société qui est en jeu, où la sécurité des gens n'est plus assurée parce que de toutes parts, on cherche la confrontation ethnico-religieuse.