Michigan : Report from Hell
Punk's not dead ! Or is it...?
Vous avez certainement entendu parler, même vaguement, du principe du jeu.
On incarne un caméraman censé faire des choix moraux: est-ce que je filme quelqu'un en mauvaise posture dans l'espoir de faire un scoop ? Ou est-ce que je lui viens en aide ?
L'action prend place à Chicago (le titre du jeu fait référence à son lac, Lake Michigan) envahie par un mystérieux brouillard et rapidement prise d'assaut par des monstres sanguinaires. Le joueur suit une présentatrice de ZakaTV qui couvre l'événement, en compagnie du preneur de son Jean Philippe Brisco.
Grossièrement, le jeu consiste en une longue cinématique interactive.
On évolue de point-clé en point-clé en visant certains éléments comme une poignée de porte, un objet à inspecter, ou un ennemi à abattre. C'est à chaque fois la présentatrice qui effectue l'action proprement dite (passer une porte, ramasser un objet, tirer sur un ennemi) et l'intrigue progresse. C'est donc également elle qui prend les risques en étant en première ligne (Brisco est invulnérable et le joueur ne peut mourir qu'à deux ou trois occasions et encore, faut vraiment le vouloir

)
Ce qui signifie qu'à chaque mort de présentatrice (généralement causée par contact prolongé avec un bernard l'hermite mutant, ennemi de base de Michigan, et ponctuée par un très dramatique
[nom de la présentatrice] ôôô maillle gauuuuuude !!! de la part de Brisco), on zappe le chapitre qui lui est associé et on entame le suivant avec une nouvelle présentatrice (il est donc possible, en jouant comme un pied, de torcher le jeu en trois quarts d'heure).
Si par contre vous arrivez à la maintenir en vie, le jeu progresse de chapitre en chapitre sans introduire de petite nouvelle.
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Aaaaaaann!! Oh, my god...
C'est ici que Michigan montre un certain sens du détail, puisqu'on peut couvrir les derniers chapitres avec plusieurs présentatrices différentes qui auront chacune des dialogues et réactions propres.
Ainsi, la très arriviste Ann vous reprochera de ne pas avoir filmé jusqu'au bout une pauvre fille se faisant dévorer vivante, tandis que la douce Carly vous fera la morale si vous faites le contraire.
Par contre le bât blesse niveau continuité, puisqu'à chaque chapitre zappé c'est autant de développements scénaristiques qu'on manque.
C'est ainsi qu'alors que je me rendais au QG de ZakaTV pour permettre à Brisco de toucher deux mots à sa supérieure suite à la mort (inévitable au chapitre d'introduction) de la pulpeuse Pamela dont il est secrètement épris, je me retrouvai soudain dans une gare remplie de convois militaires avec un Brisco spéculant sur la nature aéroportée du virus qui infecte la ville. Tout ça parce que j'avais eu le malheur de ne pas avoir repéré à temps le bernard l'hermite rampant aux pieds de feue ma présentatrice...
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Pamela ne se sent pas bien.
A ce principe de chapitrage s'ajoute un système de points, répartis en trois catégories: les points de suspense, d'érotisme et d'immoralité.
Les premiers se gagnent en filmant tout ce qui se rapporte à l'intrigue. Quelqu'un répond au téléphone ? Une note expliquant les motivations des antagonistes traine nonchalamment sur un coin de table ? Cadrez-les pour amasser des points de suspense !
Le gros de ces points viendra des speeches donné par votre présentatrice à chaque point-clé, puisque malgré la tournure des événements vous êtes avant tout là pour faire un reportage.
Les points d'érotisme eux, se gagnent en filmant un éventuel magazine érotique trainant dans le décor, mais le plus souvent il faudra s'accroupir et filmer en direction de la jupe de votre présentatrice. Pas la peine d'être créatif et de tenter une plongée vertigineuse dans un décolleté, ou de suivre un roulement de fesses entre deux points-clés. C'est
upskirt sinon rien !
Les derniers points ne sont accessibles qu'à des moments bien précis où le jeu passe du temps réel à une vidéo précalculée arborant un gros "press X to help". C'est durant ces passages très subtils que vous pourrez choisir de faire preuve de moralité en coupant net la cinématique ou de la laisser se dérouler jusqu'à ce que la personne filmée se fasse bouffer/descendre/écraser...
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Mmh... Brisco...
Tout cet aspect est assez décevant, puisque :
- L'impact sur le déroulement de l'intrigue est quasi inexistant.
Votre présentatrice vous traitera bien de pervers, à la suivre continuellement à quatre pattes. Mais n'espérez aucun embranchement scénaristique, même si on peut de temps en temps enclencher une scène ou un dialogue optionnel. Par exemple, filmer une clé au moment précis où la présentatrice passe à coté permet d'ouvrir une porte autrement inaccessible derrière laquelle l'équipe découvre un cadavre mutilé, source de points de suspense supplémentaires. Mais ça s'arrête là.
- On peut tricher incroyablement facilement en laissant tourner le jeu dans le vide en mode upskirt pour amasser des points d'érotisme, ou mettre en boucle des coups dans les murs qui rapportent des points d'immoralité à cause d'un bug.
L'un dans l'autre, tout ça ne sert qu'à débloquer des costumes alternatifs et voir les trois mini-épilogues différents selon votre quota de points.
Michigan se résume à une simulation de cadrage de gens qui parlent (et pas la peine de faire le malin en cadrant en même temps plusieurs personnages qui dialoguent, le jeu vous oblige à cadrer l'un, puis l'autre, puis revenir sur le premier...)
Plus fort encore, tout ce qui est considéré comme cinématique peut être passé d'une pression sur start, votre seule obligation étant de cliquer sur les éléments permettant à la présentatrice d'atteindre le prochain point-clé.
Au final il reste un jeu de série B (Z ?) aux dialogues et situations parfois hilarants (Brisco, quelques bugs et une finition discutable, avec des persos qui consultent des livres à distance sans même les ouvrir et font disparaitre de leur main comme par magie la bouteille d'eau qu'ils viennent de vider), pas très osé niveau cul mais sympatoche niveau gore, avec des boss à la Killer7 qu'on tue d'un coup en tirant sur un bidon d'essence placé à coté.
En sachant ce qui vous attend, à petit prix en occase, je dis pourquoi pas ?
