J'ai bouclé la quête principale.
Bon bah j'ai beaucoup aimé, contrairement à ce à quoi je m'attendais les combats ne m'ont jamais saoulé, l'espacement des rencontres aléatoires est vraiment nickel.
Dans l'ensemble le jeu a un charme fou, c'est vraiment ce qui m'a accroché. On a beau dire que c'est old-school, déjà vu et sans surprise, Dragon Quest c'est la démonstration que du classicisme maitrisé et plein d'amour ça explose tout le reste.
Et là je dis merde à ceux qui ne jurent que par les plot twists, les trucs faussement profonds et les persos poseurs au passé ténébreux

L'univers visuel de Toriyama permet de passer du rire au larmes en un clin d'oeil sans jamais que ça paraisse forcé, et la narration m'a touché plus d'une fois malgré (ou plutôt grâce à) l'ambiance légère.
Y a aussi un étonnant travail d'animation à saluer, tellement les personnages sont fidèles au style de Toriyama jusque dans leurs gestes et mimiques.
Le monde extérieur à échelle "réelle" donne bien plus l'impression d'explorer un monde que de se déplacer sur une carte, je crois que c'est LA bonne idée du jeu.
Si j'ai une déception à signaler ce serait au niveau des combats qui finissent malgré tout en attaque, attaque, attaque, soin, attaque habituel. C'est d'autant plus dommage qu'il y a des exemples malins d'utilisation du système comme les grenouilles qui, quand on les attaque, se retournent et voient leur force décuplée, ce qui encourage le joueur à exploiter la Tension pour frapper un grand coup et les tuer net. Ou le fait que certaines armes touchent soit toutes les cibles à l'écran, soit un groupe d'ennemis, soit un ennemi isolé.
Je trouve dommage aussi que les personnages n'agissent pas systématiquement dans le même ordre. Je ne sais pas comment c'est calculé, j'imagine que c'est en fonction de certaines statistiques mais qu'il y a aussi une part de hasard. Si je dis ça c'est parce que je me suis déjà retrouvé dans une situation où je voulais par exemple ressusciter un personnage et idéalement le soigner juste après durant le même tour de jeu, et l'ordre aléatoire des actions empêche ce genre de stratégies.
C'est d'autant plus frustrant qu'alors que le joueur est obligé de choisir toutes ses actions au début d'un tour, l'IA peut improviser à chaque instant. Et c'est parfaitement visible quand on passe les combats en automatique, avec par exemple des sorts de soins envoyé sur un perso qui n'en avait pas besoin au début d'un tour, et des attaques gêrées comme si l'IA connaissait d'avance le nombre exact des HP d'un ennemi et les dégâts causés...
Mais bon, tout ça n'est pas très grave dans la mesure où ce jeu montre clairement qu'un RPG peut tirer son intérêt ailleurs que dans la gestion de feuilles de statistiques. Je répète ce que j'avais dit dans l'autre sujet, mais c'est le premier jeu du genre qui m'a vraiment laissé l'impression que tous les mécanismes étaient au service d'une expérience de jeu, et que du coup tous ces trucs qui m'avaient un peu dégouté des RPGs à la longue semblent parfaitement naturels ici. C'est le meilleur compliment que je puisse faire à Dragon Quest VIII.