Cyrare a écrit :Totoro
Ben justement, voilà pour moi le pendant "de qualité" de Ponyo.
Je trouve remarquable que l'aspect magique du film n'empiète jamais sur le reste.
La trame dramatique (Mei qui s'égare et dans une moindre mesure la mère malade) n'a pas de résolution magique. Les rencontres avec Totoro et les autres esprits viennent magnifier le quotidien mais ne le parasitent jamais (à l'image de cette scène de nuit où ils font pousser un arbre gigantesque. Ce n'était peut-être qu'une rêverie, mais toujours est-il que lendemain matin, une jeune pousse pointe le bout de son nez).
Le doute est toujours laissé quant à la réalité des esprits, qui ne sont jamais que la personnification de phénomènes naturels, et ça permet de faire cohabiter harmonieusement les aspects réel et magique de l'univers.
Dans Ponyo, la fantasmagorie des deux enfants engloutit tout le reste, à l'image du déluge qui inonde la ville: Les habitants ont perdus leurs biens et leur logis, peut-être même des membres de leur familles, mais le film s'en moque.
Les adultes sont majoritairement absents, fades, et ont des réactions bizarres (la mère ne s'étonne pas plus que ça de l'apparence de Ponyo ni de sa présence inexpliquée).
J'aurais un peu plus de mal à aborder les personnages parce que je n'ai plus en tête l'entièreté de chaque film, mais toujours en faveur de Totoro, ils me semblent beaucoup mieux campés et développés.
Satsuki (l'ainée dans Totoro) est (tout comme Sosuke dans Ponyo) volontaire et indépendante, en grande partie à cause de sa mère qu'elle estime devoir remplacer. Mais ce n'est qu'une enfant et elle finit par relâcher la pression en se mettant à pleurer après sa dispute avec sa sœur et aux mauvaises nouvelles reçues de l'hôpital.
Ponyo tente le même coup, avec la même scène de pleurs, mais c'est nettement moins crédible et plus "cheveu dans la soupe" parce que pendant tout le reste du film Sosuke n'est jamais montré en position de faiblesse ou de manque par rapport à un de ses parents (dans la scène où il communique avec son père en morse, si mes souvenirs sont bons c'est sa mère qui craque et trahit le manque causé par l'absence de son mari).
La même scène parait parfaitement naturelle dans un cas, et forcée dans l'autre.
Quant aux autres personnages dans Ponyo, très honnêtement je n'ai rien compris à leurs motivations (le père protecteur montré comme une menace s'efface finalement sans aucune raison, sans déclic). Les seuls qui survivent au naufrage du film ce sont les petites vieilles, en particulier la ronchonneuse qui se révèle être la plus enthousiaste. Mais ce sont des rôles assez mineurs.
Et Ponyo elle-même est un personnage flippant et très peu humain, j'avais déjà abordé le sujet dans un autre post. Je suis très gêné par la conclusion (l'acceptation de l'autre dans le cadre du couple) parce que Sosuke porte toute la responsabilité dudit couple sur ses épaules, l'affection de Ponyo n'étant jamais montrée que comme un attachement maladif dénué d'empathie (à part, encore une fois, pour la scène du bébé, casée là précisément parce que Miyazaki s'est rendu compte que le personnage manque d'humanité ?).
L'importance de la lune est également soulignée à plusieurs reprises mais là encore je dois avouer que je ne percute pas...
EDIT: Tiens
puisqu'on parle d'Oshii...
Oshii a écrit :"[Ponyo] is Miya-san's delusion movie. There are no themes. But the picture is overwhelming, so it's seen until the end."