Il existe actuellement sur le forum trois petits topics portant sur la licence Yakuza, créés par des hommes de bon goût : The_Lascar et Me_Marcadet. Mais devant le peu d'enthousiasme qu'ont engendré ces petits topics je me dis qu'il vaut mieux regrouper les discussions autour des Yakuza (et pour l'instant de Judgment pour rester dans le giron du studio) en un seul endroit.
Jusqu'à la nuit dernière je n'avais lancé que le premier, sur émulateur PS2, et l'épisode 0, sur PS4, pas plus de quelques heures dans un cas comme dans l'autre, par manque de temps. J'ai toujours été attiré par la promesse du voyage et de l'immersion dans Kamurocho (Kabukicho irl).
Pas de bol pour moi déambulant dans Kamurocho car on y passe finalement peu de temps dans Yakuza 7 (Yakuza : like a dragon).
J'ai tout de suite été happé par le "train de la hype" lorsqu'à l'annonce (d'abord sous forme de poisson d'avril pas si poisson d'avril que ça selon certains...) Yakuza 7 c'était Yakuza qui troquait le Beat'em all pour du bon vieux Rpg au tour par tour, et qui permettait aux noobs de prendre le train en marche puisqu'après une bonne quinzaine d'années de bons et loyaux services le personnage principal n'était plus Kazuma Kiryu mais un certain Ichiban Kasuga. Et ces derniers jours, jusqu'à la nuit dernière donc, j'ai profité de ce repos forcé dû au COVID pour voir la fin de cette longue aventure (57 heures avec encore une montagne de quêtes annexes à compléter en NG+).
Difficile de savoir par ou commencer après un tel voyage ! L'impression la plus forte, et la plus déroutante lorsqu'on joue au jeu, c'est l'alternance entre une narration très adulte voir très noire par les thématiques abordées (pauvreté/SDF, prostitution/sexe, mafia/fausse monnaie...), que ce soit pour la quête principale ou certaines quêtes secondaires, et des éléments légers/comiques/fun en rupture de ton totale avec cette noirceur, qui font qu'on sourie ou qu'on se marre très souvent. Avec moi cette alternance de ton fonctionne très bien, et l'attachement aux personnages n'est pas entravée par leur dualité d'être sensibles aux histoires poignantes qui à tout moment peuvent enfiler leur nez de clown. Pour ceux qui chercheraient une comparaison ça fait un peu penser aux films de Kitano. Beaucoup de violence et de drama et puis surgit une note de musique ou un plan qui est en rupture avec le ton général et qui s'avère donner un coté amusant à un ensemble particulièrement tragique. L'histoire est globalement rocambolesque, pas très subtile, pleine de rebondissements improbables du début à la fin. L'intérêt vient surtout des trajectoires de chacun des personnages (principaux comme ceux des quêtes secondaires parfois très réussis) que du scénario principal. Là ou j'avais très vite décroché de Persona 5, justement à cause des personnages, cette brochette de trentenaires/quarantenaires de Yakuza 7 m'a au contraire beaucoup touché et je me suis très très vite senti obligé de m'impliquer et de les accompagner jusqu'au bout. Un conseil si vous songez à franchir le pas : faites systématiquement les discussions de bar et essayer au maximum de déclencher les conversations entre les personnages de votre groupe lorsque vous marchez dans la rue. Enfin le gros délire autour d'Ichiban Kasuga fan de Dragon Quest est hyper marrant et bien amené, et il n'est pas nécessaire d'avoir terminé le moindre jeu de la série (c'est mon cas, j'ai encore le XI bien avancé à terminer sur Switch) pour profiter de l'hommage. Attention quand même pour ceux qui ne s'y attendrait pas : le jeu est très bavard. Bavard façon MGS à coup de longues cinématiques.
Pour les quêtes secondaires, celles qui sont narratives apportent généralement des bonus intéressant, et sont souvent bien écrites. Il y a en revanche tout un pan de quêtes regroupées derrière le système appelé Part Time Hero qui sont généralement combat/collectionnite et qui gonfle la durée de vie sans grand intérêt il me semble (je suis loin d'avoir creusé cet aspect du jeu donc je suis peut-être passé à côté d'un truc mais ça me semble peu probable). Les activités secondaires sont d'un intérêt variable, selon que vous aimiez le jeu de pinces virtuel, les classiques arcade de SEGA, le Mahjong, et bien d'autres mini-jeux comme les défis de précision au golf qui a totalement interrompu la quête principale durant une bonne heure en ce qui me concerne Quoi qu'il en soit il est bon de savoir que tout ce qui est secondaire a généralement un impact sur la feuille de personnage.
Pour le système de combat c'est de l'ultraclassique tour par tour avec système de jobs, mais l'enrobage qu'il s'agisse des classes de personnages (vous avez tous certainement vu passer en trailer les attaques délirantes à coup de volées de pigeons pour le job sdf ou simili bondage pour le job maîtresse SM) ou du vivier d'adversaires rend le tout vraiment plaisant à jouer. D'ailleurs le bestiaire fait l'objet d'un clin d'oeil à Pokémon bien sympatoche aussi.
Il y a des chances que je relance le jeu en NG+ pour au moins deux personnages que je n'ai pas prit le temps de recruter mais que j'ai bien envie d'entendre lors des discussions de pilier de comptoir au Survive Bar.
Je me demande maintenant si je dois passer sur Kiwami ou relancer l'épisode 0, en redoutant que l'aspect RPG manque cruellement à l'expérience...
PS: Ah et je ne parle pas de la quête secondaire autour de la gestion d'entreprise, qui apparemment amuse pas mal de monde, car je suis une grosse merde incapable de me prendre la tête avec des questions RH et trésorerie que ce soit IRL ou en virtuel